– Elodie Lauten

USA/Paris (75) // Septembre 1974 – Septembre 1976 // Punk-rock

  • Avril 1975 : Elodie Lauten (synthétiseur et chant), Raphaël (guitare), Jacno (batterie).
  • 1975 : Elodie Lauten (piano et chant), Jacno (guitare), Hermann Schwarz (guitare), Pat Luger (guitare), Hervé Zénouda (batterie).
  • 1976 : Elodie Lauten (synthétiseur et chant).
Au mois de septembre 1974, Elodie Lauten revient de New York. Elle a la tête pleine a craquer d’images colorées : les New York Dolls au MAX’S KANSAS, une certaine imitation de la décadence, une sorte d'insouciance.
A New York, elle a vécu son expérience musicale, avec un groupe the Flaming Youth composé exclusivement de filles de la tendance Hard Rock. De retour a Paris, elle espère pouvoir recommencer quelque chose de fort, de très fort, mais le terrain ne s’y prête pas, ce sont les galères qui commencent, tortueuses et sordides. Elle a Iggy Pop dans les veines.
En octobre, elle assure avec Higelin la première partie de Sparks a l’Olympia. Une prestation sans suite. En janvier 1975, elle donne un concert intimiste chez- un collectionneur d'art, elle est seule aux claviers et au synthé.
Suicide au fond de son cerveau. Par la suite elle se produit pour des concerts privés dans des partys de l'underground parisien. Elle véhicule avec elle le mythe du rock and roll, mais jamais n’arrive a le concrétiser. En mars, elle rencontre Jacno, qui jouera avec elle de la batterie, il s’ensuit deux prestations intéressantes : la Cour des Miracles, Liliane Vittori filme le concert pour l’inclure dans un reportage, des tableaux poétiques autour du personnage d'Elodie. Ensuite, Elodie Lauten donne un concert au théâtre Jean Vilar de Suresnes, partageant l’affiche avec d’autres groupes, Jacno joue alors de la guitare. Entre ces deux concerts, un bon nombre de musiciens auront traîne avec elle, entre autres Hermann Schwartz, Hervé Zenouda, futures figures de proue de la scène Rock parisienne.
Élodie, elle, compose la musique de la première pièce de David Rochline : A toutes les gloires de France. Quelques morceaux classiques et un rock and roll pur, de tradition « Stoogienne » : « I wanna to have fun before I die » pour la fin du spectacle. Un théâtre étrange qui s’achève sur des accents de sado-masochisme. David Rochline, sur scène, dans des vêtements en lambeaux, « I wanna to have fun before I die... before I die I wanna to (I want to have fun before I die - Elodie Lauten) »
fouette a mort, exorcisme de la douleur. Une démarche étroitement en rapport avec l’esthétique de Sex, la boutique de Malcolm Mac Laren.
Durant l'été 1975, Élodie répète avec Boris Gladstone, un fabuleux violoniste new yorkais échoué a Paris, les galères continuent. Des répétitions, avec Boris, Jacno, Hermann et Hervé, qui n’aboutiront, une fois de plus, jamais. Élodie a la cervelle qui éclate, sa parano prend trop d’importance par rapport a son talent. Élodie se fatigue, incapable de créer quelque chose de durable. Encore une année a ne rien faire, des groupes splittent, d’autres voient le jour, on prend les mêmes et on recommence : Stryke up... Seul Asphalt Jungle se maintient autour de Patrick Eudeline qui s'est enfin décide a prendre un micro entre ses mains ; tous les jours les musiciens changent. En juin 1976, Élodie donne son dernier concert parisien a la fête d'Huguette Spengler chez Ursula Vian, encore une party.
Yves Adrien fait une apparition surprise, Flash back sur la ville, Elodie reprend « Hand of fate » des Stones, sur un synthétiseur pourri. Ce vin égaille nos yeux. Pacadis déambule, un bloc-notes a la main. Elodie repartira en septembre pour New York, unique refuge, incapable de concevoir un groupe et de le mener selon son ambition.

Stéphane Pietri et Alexis Quinlin "Punk"