
PUNK : Comme cool
PUNK : comme « cool », un de ces mots ésotériques dont toute la magie réside dans le fait qu’il échappe à toute définition rationnelle : les gens branchés savent intuitivement ce qui est punk, et ce qui ne l’est pas.
Pour les esprits rigoristes, précisons que « punk » était à l’origine un mot péjoratif de l’argot américain, signifiant « voyou », « minable ». Au milieu des années 60, on donna ce nom aux groupes américains qui copiaient le style (musical, vestimentaire et capillaire) des Beat Groups britanniques. Ces premiers punks se caractérisaient par leur jeunesse et leur arrogance, l’énergie de leur musique ultra-simple et le son très métallique, très amateur de leurs disques, où l’orgue Vox ou Farsifa joue à deux doigts disputait la vedette aux guitares bon marché. Ils avaient des noms aussi absurdes que les paroles de leurs chansons : 13th Floor Elevators, Chocolate Watch Band, Strawberry Alarm Clock, Mouse and the Traps… etc. Cette première époque punk nous a légué plusieurs classiques : « 96 Tears » de ? and the Mysterians, « Louie Louie » des Kingsmen, « Wolly Bully » de Sam the Sham and the Pharaohs, « Psychotic Reaction » de Count Five, « Pushin’too hard » des Seeds.
Lenny Kaye a réuni sur un double album Elektra intitulé « Nuggets » les morceaux les plus représentatifs de cette époque.
Ces mêmes groupes anglais de 63-66 et punks américains de 66-68 inspirent actuellement une nouvelle génération qui avait 10 ans à l’époque de Woodstock et n’a que mépris pour l’image d’Epinal qu’elle en a gardé : le « Peace and love » niais balbutié par un type hirsute et complètement stoned. Ces nouveaux punks rappellent à la fois les Teddy Boys de 55, les Skinheads de 69 et les mutants de la Factory warholienne, mais leur pose menaçante est avant tout théâtrale. C’est de leurs rangs qu’ont émergé des groupes comme les Ramones new yorkais, les Sex Pistols londoniens ou l’Asphalt Jungle du très Parisien Patrick Eudeline.
Ceci dit, toute cette analyse vous en apprendra moins qu’une seule écoute de « Now I wanna sniff some glue » des Ramones, ou 5 minutes
passées avec Dan McCrolle.
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