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– « Rock festival » – 05/08/77

Affiche 44-58 imprimée (Philippe Ricard)

Avec : Strychnine, 1984, Asphalt Jungle, Lou’s, Maniacs, Police, Boys, Damned (UK), Clash et Ring

+ Les Arènes de Mont-de-Marsan (40)


Patrick Eudeline, Topper Headon, Paul Simonon, Caroline Coon, Captain Sensible, Vermillion Lies et Vermillion, Mick Jones, Bernie Rhodes, Shanne Bradley (Thierry Olmos).

FESTIVAL DE MONT-DE-MARSAN L’arène des punks… LA DEGENERATION PUNK ? Non, nous ne reviendrons pas trop ici sur l’aspect et la tenue des « punks de Mont-de-Marsan, dont les médias, en ces semaines maigres du mois d’août, se sont montrés particulièrement friands, depuis les Actualités Télévisées jusqu’à l’inévitable Minute ! Mais pour situer les choses, disons que sur la piste des arènes, qui sont le cadre de la manifestation, on peut schématiquement distinguer deux types d’individus évoluant dans la poussière : Les uns sont des « punks » vrais ou faux, mais de préférence assez atrocement attifés, et se livrant aux seconds avec beaucoup trop de complaisance… Car les autres sont des photographes, professionnels ou non, traquant les premiers sans vergogne en espérant bien réaliser la photo du punk de l’année, sinon l’image du siècle ! (on aimerait bien que celui qui va vendre sa pelloche à Minute porte un badge pour qu’on le reconnaisse !). Mais le gros du public est sur les gradins, qui se garniront progressivement, et presque complètement (4000 personnes ?) d’une foule plus tranquille, venue d’abord pour écouter de la musique et pour juger « sur pièces » de celle des punks. Des gens probablement « motivés », si l’on en juge par les distances que la plupart avait du accomplir pour se retrouver là ! VENDREDI PUNK La première journée était consacrée aux groupes punks les plus représentatifs, presque tous anglais, si l’on excepte Asphalt Jungle, groupe parisien dont la nullité ne trompa personne ici. On pourrait se demander pourquoi ils ont été |’objet d’une telle complaisance de la presse spécialisée alors que d’autres (punk ou pas) ont toutes les peines du monde à obtenir que l’on parle d’eux… « Maniacs » a cette particularité assez nouvelle d’avoir un guitariste français, Henri Paul, parfaitement incorporé au groupe. Maniacs était parti pour obtenir un assez bon succès si des ennuis de sono n’avaient « cassé » la fin de leur set… Dommage. La musique de Police aussi avait de quoi séduire les punks les plus mélomanes. J’ai d’ailleurs appris (par la suite l) que c’était un Andy Summers « reconverti » qui était à la guitare. Ceci expliquant sans doute cela… Avec Damned, l’un des groupes les plus connus du mouvement, c’est l’aspect le plus visuel qui nous est présenté : le chanteur Dave Vanian, est une sorte de Dracula en pleine crise dont les déplacements imprévisibles créent un étrange ballet. Mais « l’image » du bassiste, Captain Sensible, genre idiot du village, est encore plus appréciée des amateurs. Tout cela me laisse rêveur… et leur musique aussi. Boys est un groupe de jeunes, extrêmement agressif et violent, qui donne une assez bonne idée de ce dont est faite la musique punk, même si L’intrusion d’un clavier chez eux est assez inhabituelle en la matière. Et ils chantent le vieux titre des Beatles qui donne le nom du groupe ! Clash semblait très attendu, sans doute a cause du disque, et ils ne négligèrent rien pour convaincre : un panneau-photo de « White Riot » ornait la scène, que Damned s’était employé a cacher auparavant ! La rivalité entre les deux groupes semble plutôt sévère et pendant le set de Clash on vit encore Captain Sensible venir verser de la bière sur une des guitares et autres sabotages, avant qu’il se fasse vider comme un malpropre par un roadie ! Si la musique de Clash parait solide a l’image de Joe Strummer, tout cela semble pourtant manquer un peu de la folie nécessaire pour faire passer leur image de révolte. C’est du moins l’impression que j’ai ressentie… Restait Rings, un groupe bien palot avec un Twink sur le retour, pour terminer cette soirée vers deux heures du matin… VIOLENCE ET DÉSESPOIR… On pouvait être étonné, face a la violence affichée de prime abord, que tout se soit passé sans incident… En fait, les punks sont surtout des « esthètes de la violence» : ils en cultivent les images (et cela donne assez bien la mesure de leur désespoir), mais ne la pratiquent pas réellement. A preuve leur désarroi quand ils sont pris a parti (comme cela semble arriver fréquemment en Angleterre) par des teddy-boys ou autres… C’est plutôt un désespoir « résigné » qui caractérise cette nouvelle vague née du chômage et de la crise économique (Angleterre surtout). C’est le cri le plus évident sous le bruit provocateur de leur musique souvent « assommante ». Le lendemain, dans un square de la ville, une guitare découpée dans un carton était accrochée a la statue centrale avec ces deux mots inscrits dessus : « No Future »… On n’ose pas dire « tout un programme »… Fin de notre page sociologique. DU ROCK ET DES FILLES (Serge DU MONTEIL – Rock en stock n°5) PS 1 : Jam n’est pas passé pour de tristes raisons d’horaire. L’organisation (Skydog + association locale) s’étant souvent montrée un peu débordée lors de ce festival… PS 2: Le passage de Lou Reed, le dimanche, ne faisait pas partie du festival, puisque c’était une autre organisation, KCP, qui prenait possession des lieux, en faisant repasser les gens a la caisse, bien sur.Premier jour du festival. On se retrouve à la terrasse de l’hôtel des Sablarts. Dans la ville, l’atmosphère est nouvelle. Les habitants essaient de tout faire pour que ça se passe de la façon la plus cool possible : on installe des matelas dans les salons d’un hôtel pour recevoir des groupes supplémentaires, les commerçants restent ouverts plus tard, etc.
Beaucoup de hippies, de vacanciers, d’étudiants, de jeunes de la région, tous réunis pour une seule cause : le rock’n roll, beaucoup de punks aussi, dont la majorité est venue de Londres en mini-bus, mais aussi de Paris, de Suisse, d’Espagne. Pour les Anglais, ce festival est une date importante car le gouvernement britannique a interdit tout rassemblement punk en Angleterre. La presse locale s’extasie sur les mœurs et l’habillement des punks : blousons de cuir souvent très décorés, pantalons de skaï ou de plastique aux couleurs électriques, t-shirts déchirés dont les lambeaux lacérés sont retenus par des fermetures éclairs ou des épingles à nourrice et recouverts de slogans provocateurs, « White Riot », « Anarchy in France », « Hate and War », « Sex Pistols ». Les badges circulent, les babas se coupent les cheveux et agrémentent leurs tenues d’épingles a nourrice, de lames de rasoir, de croix de fer, de têtes de mort, de chaînes retenues par un cadenas, de colliers de chien, bref tout ce qui se réfère a la légende des rockers, des Hell’s Angels, de l’électricité.
Aujourd’hui vont se produire les groupes punks et new Wave. Dans le backstage, les punks circulent sous les regards avides des photographes et les groupes qui ont déjà ou qui vont jouer viennent discuter avec leurs fans. Il y a Alain Kan, Eudeline, Nathalie, Henri Flesh, Fury. On boit, on fume, on rit sous le soleil d’août.
Le concert commence avec Strychnine, des rockers de Bordeaux. Puis c’est 1984, issu de la fusion de Angel Face, Pain Head et Loose Heart. Le groupe n’a pas répété et ils ne sont pas très bien en place mais ça va venir. Asphalt Jungle : Patrick Eudeline parle de chômage, de révolution et se roule sur la scène. Beaucoup d’Anglais sont très impressionnés, d’autres se moquent de lui; il en fait trop. The Lou’s, un groupe féminin parisien extrêmement efficace, rock rapide, violent, sans concessions.
Du coté des Anglais, ça commence avec les Maniacs. Ils ont vraiment une allure pas possible, cheveux rasés a la huron ou teints en jaune paille. A la guitare, Henri-Paul, un parisien de 18 ans qui s’est installé à Londres ; il saute, court d’un bout à l’autre de la scène : « On se demande ou il va chercher tout ça », déclare Lydia, « et ce groupe de fous, vraiment, il fait tout pour se faire remarquer. » Puis c’est Police. Stuart Coppeland, le batteur, s’est teint les cheveux en blond. Henri Padovani a retrouvé sa petite fiancée aixoise. The Boys, le gang de gosses (le chanteur a à peine 17 ans) qui en veulent. Ils sont le seul groupe new Wave a utiliser un piano. Leurs morceaux, First Time, Watcha gonna do ou Turning grey sonnent un peu Beatles. Puis, les Damned. Dave Vanian se jette sur la scène, rugit tel un fauve et éructe les paroles de I’m feelin’ allright des Stooges sans se rendre compte que le micro n’est pas branché, ensuite Neat, Neat, Neat, Fan club, New Rose, Help, Fish, Born to kill.
La journée se termine par The Clash, le seul groupe radical et politisé de la new Wave, qui a déjà pris la tête du mouvement en Angleterre. Paul Simonon a un t-shirt représentant deux pin-up avec l’inscription : « Everyboy is a prostitute. » Derrière la scène, une immense photo représentant des flics anglais poursuivant des manifestants et au-dessus, bombé en rouge : « This is Joe Strummer public speaking », le message révolutionnaire de Joe.
La soirée se termine avec The Rings, le groupe de Twink qui n’a rien de punk. Peu à peu, les gens partent. On se retrouve à faire la tournée des bars avant de regagner l’hôtel situé a une cinquantaine de kilomètres..

« Un jeune homme chic » de Alain Pacadis

Maniacs

Le lendemain