– Stéphane Pietri et Alexis Quinlin « Punk – Seventeen Rock »

« Stéphane Pietri et Alexis Quinlin « Punk – Seventeen Rock » », »Anti-rock, anti-pop, anti-folk, ils font de l’anti-musique. Anti-bourgeois, anti-prolo, pro-stalinien ou pro-nazi, bébés chéris du dégoût, ils se manifestent à Londres, à New-York, à Paris, ce sont les Punk.
Ils émergent de partout en France avec leurs épingles de nourrice en guise de couronne, leurs lames de rasoirs en sautoir, crosses en 1’air, terrifiant une société, dont ils sont le miroir, sorcière. Ils sont laids ou affreusement beaux, ils se vautrent dans des dégueulis de bière, ils changent de camp, indifféremment, des étudiants aux CRS., ils jouent des insignes de la croix gammée, de la faucille et du marteau : ils inventent des canulars hénaurmes. Leur guerre est celle des éclats de rire et de colère plus que des éclats de bombe. Enfants naturels et ratés d”un accouplement monstrueux, celui du surréalisme et de la société de consommation en crise, ils font face au « no future »… D’un exhibitionnisme forcené, bizarre, cruel. Violents. Sauvages. Nombreux. Déracinés. Prêts à tout.

 

PARIS BY NIGHT

En 1972, l’Underground parisien se tortille, à l’affût du dernier truc en Vogue. Il se doit d’être in, out, over, under, quand il le faut, il s’agit de ne pas rater le coche. En fait, ils ont dix ans de retard et n’osent se l’avouer. Actuel finit ses premiers pas fébriles, se traînant à tâtons dans un marasme monétaire, le vent vient du rock bégayeur, personne ne veut vraiment choisir de peur de faire un faux pas.
La politique de Talleyrand est à l’honneur, pas de fausse manœuvre. L’underground parisien est plongé en état d’extase devant son nombril, se ruant aux concerts des Dolls, de Lou Reed, de Roxy Music, mais aussi de Klaus Shultze, Tangerin Dream, et tout un tas de merde du genre… tas de boue. Il faudrait pourtant choisir son camp. Yves Adrien répand sa prose dans les colonnes de Rock and Folk, mais aussi du Parapluie, organe officiel du tout-Paris souterrain. Il s’agi’t de découvrir le Velvet Underground et Andy Warhol. L’Open-Market fait figure de chapelle d’initiés au Rock and Roll sauvage. On y trouve le plus maigre assortiment de disques de tout Paris, mais certainement les meilleurs, qui feront un peu plus tard les joies de tous. C’est la mode de la défonce en tous genres : brindilles d’herbe, néocodion, déjà l’acide qui connaît un essor terrifiant. Les murs de l’Open-Market sont repeints en rose, Yves « sweet pink » flippe dur, il en subira les conséquences et disparaîtra dans la nuit, laissant derrière lui le spectre et la mythologie de la seringue rouillée et de l’extase rock and rollienne.
Alain Pacadis en fera son profit, toujours branché comme il faut. Patrick Eudeline de son côté signe quelques papiers, parmi les plus beaux pour Best. Il a comme Eve « Sweeties » Adrien, parfaitement digéré les articles de Lester Bangs et ceux de Richard Meltzer, un mélange d’humour et de lucidité, grand bien leur fasse. L’Open-Market réactualise son stock, important quelques raretés mirobolantes, passées à la douane dans une valise à double fond, telles que le premier Velvet avec la banane qui se pèle. C’est l’époque des cheveux longs, à quelques exceptions près.
Les gens branchés rasent les murs de peur de se faire enlever, Nico vient de s’installer pour de bon à Paris. La parano est à la consigne, la mode est plutôt à la schizo. Paris fait semblant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . avec près de dix ans de retard qu’il faudra combler… 72 – 73 – 74…

ELODIE

Au mois de septembre 1974, Elodie Lauten revient de New York. Elle a la tête pleine à
craquer d’images colorées : les New York Dolls au MAX’S KANSAS, une certaine imitation de la décadence, une sorte d’insouciance.
A New York, elle a vécu son expérience musicale, avec un groupe the Flaming Youth
composé exclusivement de filles de la tendance Hard Rock. De retour à Paris, elle espère pouvoir recommencer quelque chose de fort, de très fort, mais le terrain ne s’y prête pas, ce sont les galères qui commencent, tortueuses et sordides. Elle a Iggy Pop dans les veines.
En octobre, elle assure avec Higelin la première partie de Sparks à l’Olympia. Une prestation sans suite. En janvier 1975, elle donne un concert intimiste chez un collectionneur d’art, elle est seule aux claviers et au synthé.
Suicide au fond de son cerveau. Par la suite elle se produit pour des concerts privés dans des partys de l’underground parisien. Elle véhicule avec elle le mythe du rock and roll, mais jamais n’arrive à le concrétiser. En mars, elle rencontre Jacno, qui jouera avec elle de la batterie, il s’ensuit deux prestations intéressantes : la Cour des Miracles, Liliane Vittori filme le concert pour l’inclure dans un reportage, des tableaux poétiques autour du personnage d’Elodie. Ensuite, Elodie Lauten donne un concert au théâtre Jean Vilar de Suresnes, partageant l’affiche avec d’autres
groupes, Jacno joue alors de la guitare. Entre ces deux concerts, un bon nombre de musiciens auront traîné avec elle, entre autres Hermann Schwartz, Hervé Zenouda, futures figures de proue de la scène Rock parisienne.
Elodie, elle, compose la musique de la première pièce de David Rochline : A toutes les gloires de France. Quelques morceaux classiques et un rock and roll pur, de tradition « Stoogienne » : « I wanna to have fun before I die » pour la fin du spectacle. Un théâtre étrange qui s’achève sur des accents de sado-masochisme. David Rochline, sur scène, dans des vêtements en lambeaux, « I wanna to have fun before I die before I die
I wanna to » (I want to have fun before I die – Elodie Lauten.)
fouetté à mort, exorcisme de la douleur. Une démarche étroitement en rapport avec l’esthétique de Sex, la boutique de Malcolm Mac Laren.
Durant l’été 1975, Elodie répète avec Boris Gladstone, un fabuleux violoniste new yorkais échoué à Paris, les galères continuent. Des répétitions, avec Boris, Jacno, Hermann et Hervé, qui n’aboutiront, une fois de plus, jamais. Elodie a la cervelle qui éclate, sa parano prend trop d’importance par rapport à son talent. Elodie se fatigue, incapable de créer quelque chose de durable. Encore une année à ne rien faire, des groupes splittent, d’autres voient le jour, on prend les mêmes et on recommence : Stryke up… Seul Asphalt Jungle se maintient autour de Patrick Eudeline qui s’est enfin décidé à prendre un micro entre ses mains ; tous les jours les musiciens changent. En juin 1976, Elodie donne son dernier concert parisien à la fête d’Huguette Spengler chez Ursula Vian, encore une party. Yves Adrien fait une apparition surprise, Flash back sur la ville, Elodie reprend « Hand of fate » des Stones, sur un synthétiseur pourri. Ce vin égaille nos yeux. Pacadis déambule, un bloc-notes à la main. Elodie repartira en septembre pour New York, unique refuge, incapable de concevoir un groupe et de le mener selon son ambition. Les rumeurs de fermeture de l’Open Market circulent de plus en plus. Rock News s’arrête au n° 7, les Pistols jouent au Châlet du Lac, on entend le nom d’un nouveau groupe : Stinky Toys.

ROCK NEWS

En février 1975 sort un nouveau mensuel de Rock, Rock News, branché sur la nouvelle scène. Il présente de nombreux articles sur la scène de New York, avec Patti Smith, Television, Talking Heads; il parle des Ramones, de Mink Deville, les premiers en France.
Au mois d’avril c’est le Punk qui est à l’honneur avec, en couverture de Rock News, Johnny Rotten des Sex Pistols, alors qu’en Angleterre, ils n’ont pas encore la Une des journaux. Rock News, même s’il ne tirait qu’à 15 000 exemplaires, fait figure en France de précurseur et touche, à l’étranger, un nombre considérable de lecteurs. Smith y écrit un article autobiographique et y publie un recueil de poèmes inédits. En septembre, le journal distribue son dernier numéro, alors que les Pistols jouent au Châlet du Lac et que rien encore ne déclenche les médias. Probablement pour Rock News : Too much Too soon !

THE STINKY TOYS

Jacno :
« J’ai toujours eu envie d’avoir une rythmique dans les pattes et le jour où j’ai trouvé une bonne occasion et le blé pour l’acheter, je l’ai achetée. »
Elli :
« Depuis que je suis née, tout le monde disait que je chantais faux comme une casserole, alors je ne chantais jamais. Et puis un jour où avec Hermann (Metal Urbain) on avait flashé sur les ShangriLas, on a essayé de reprendre Sophisticated Boom Boom. C’était début 76, et puis un jour, avec Jacno, devant nos bières, on s’est dit : on va faire un groupe de rock et ça a commencé comme ça ! »
La formation des Stinky Toys remonte au mois d’avril/mai 1976. On peut considérer que c’est le premier groupe à avoir ouvert la voie à la vague française, mais je tiens à préciser que les Toys ne sont pas un groupe Punk, même si aujourd’hui ils le prétendent a cappella avec leur maison de disques, la démarche des Toys se rapprochant plus de celle de Blondie que des Sex Pistols ou des Clash. Au mois de juillet 76, ils donnent leur premier concert à Paris, à la Pizza du Marais, sur une initiative du journal Rock News.
Ensuite, ils jouent au festival de Laborde, pour un concert en plein air, plein d’imprévus et de soleil. Ils ont avec eux déjà quelques fans qui les appuient. Au mois de septembre, ils joueront deux semaines après le passage remarqué des Sex Pistols au Chalet du Lac.
Deux Gigs étaient prévues, une seule aura lieu le vendredi soir. Le dimanche, le patron les jettera dans la rue, avec leur matériel, en les insultant et les traitant de mauvais.
Elli : « La sono était pétée et les mecs essayaient de la réparer pendant le concert. On n’entendait rien, ni sur la scène, ni dans la salle. »
Jacno ajoute : « Les responsables du Châlet du Lac ont mélangé deux choses qui ne vont pas ensemble : le trip disco des minets et des groupes de rock comme nous ou les Pistols. On ne peut pas marier une grenouille à un éléphant. En gros, c’est ça le trip, un mauvais compromis. »
Le groupe ensuite part à Londres pour le festival Punk Rock du Club 100. Leur passage est discret, pourtant ils ramènent avec eux la couverture du Melody Maker. Dominique Tarlé, célèbre photographe des Stones, alors
leur manager, les guide prudemment vers le succès. Les Stinky Toys donnent en novembre un concert au Festival Bas Rock, Porte de Pantin; ils s’en sortent à merveille, la sono avait été testée. Le groupe Angel Face lui, par contre, délivre une piteuse prestation, mais suit les Stinky Toys de près, au niveau de la cote de popularité.

« Come on man, let’s add some plastic
beauty to this dirty life »

Les Stinky Toys affichent un look hyper straight. Jacno a la coupe Bowie 76, celle de son film « The man who fell to earth ». Des cheveux blonds plaqués en arrière. Elli porte des vêtements colorés, sixties, des pantalons étroits, des chaussures pointues, et une mine souvent défaite. Sur scène, il faut le reconnaître, elle est extraordinaire. Elle a une présence hors du commun et si elle ne chante pas très juste, elle se rattrape par son agileté et son aisance. Les compositions des Stinky Toys sont fortement inspirés des riffs
des Stones, des Who, et de David Bowie de Ziggy Stardust. Ils reprennent d’ailleurs « Hang on to yourself » de Bowie et « Substitute » des Who. Leurs titres : « On my way », « Lone y Lovers », « Kill the pain », « Boozy Creed », « Driver Blues » pourraient tous faire des tubes sur les radios périphériques. Les paroles en anglais qu’écrit Elli sonnent juste et sont tout à fait aptes à satisfaire le public français.

« Drinking all night
Drinking all day
l’did’nt choose this tiring life
But I’vc chooscn this funny death. » (Funny death – Stinky Toys)

Leurs papiers dans la presse sont abondamment arrosés à la Valstar (rouge et verte), les Stinky Toys fonctionnent à la bière.
Elli : « c’est rafraîchissant et puis, l’autre soir chez Dominique (c’est de Tarlé qu’il s’agit), c’est pas les Stinky Toys qui ont tout bu (43 litres de Valstar étiquette rouge), enfin quand même !!! »

Polydor
En février 1977, dix mois après leur formation, les Stinky Toys signent chez Polydor. Ce sont les premiers a signer avec une grande boîte.
Jacno : « On a signe pour trois ans, on ne se plaint pas, on a eu une avance de 10 000 litres de bière de table et on touchera sept pour cent de royalties… »
Un contrat honnête pour un groupe français. En mai, les Toys sortent leur premier simple, « Boozy Creed » / « Driver Blues », la présentation est soignée. Ils ont eu un ingénieur de son anglais à qui on doit le premier
album solo de Mike Ronson (ex-guitariste de Bowie). Mais la voix d’Elli Medeiros sort mal, elle est trop criarde.

« ….Have no religion, need no good,
…Have no illusion and no dreams
…give us lots of beer and let us play loud
Louder and Harder… Louder… ›› (Boozy Creed – Stinky Toys)

Jacno : « Polydor a mis à notre disposition un studio 24 pistes près de l’Etoile, 1’ambiance était plutôt bonne… on a mis deux jours pour enregistrer et un seul pour le mixage. Le premier jour, au bout de huit heures, on n’avait toujours rien fait, uniquement parce qu’on n’arrivait pas à trouver le son… et puis, on a eu d’énormes problèmes ; on a pris une heure pour accorder la guitare de Bruno (soliste) ; même accordée électroniquement, elle était toujours un peu fausse. La mienne aussi, d’ailleurs… On avait un très bon ingénieur du son ; au début, il nous a proposé quelques trafiquages qu’on n’aimait pas, alors il a laissé tomber et il nous a laissé faire tout ce qu’on voulait…
Sur place, on consommait tout ce que produit Mc Donald en nourriture et en hormones, avec de la bière et encore de la bière, on enregistrait derrière des piles de Big Mac et à la fin de la session, on avait une gerbe pas possible… »
Elli : « On a même laissé des cartons de babas au rhum à la Chantilly, qui doivent maintenant avoir une bonne couleur! »
Et voilà, leur simple s’est vendu raisonnablement, et un album devrait sortir d’ici peu.
Les Toys sont allés l’enregistrer en Angleterre, après une tournée sans grande envergure. Les Punk londoniens ne semblaient guère apprécier leur rock standard. Par contre, le public traditionnel leur fit un bon accueil laissant présager d’un avenir fructueux dans la variété de grande qualité.
En effet, si les Toys ne sont pas des Punk rockers authentiques, ils n’en sont pas moins des musiciens charmants qui pourraient en France rehausser le niveau de la musique diffusée par les radios périphériques.
Flashy, Flachou de la bière sur les ondes, les Toys demeurent tout de même un groupe de rock de grande qualité qui trouve son origine lui aussi dans les villes.
Jacno : « On est jeunes, on ne dépasse pas vingt ans et on fait du rock and roll spontané… C’est notre réalité puisque ça correspond à toute la monstruosité, la décadence et la dégénérescence humaine de 1976. Parce que le rock, c’est quand même quelque chose de hautement dégénéré !… »
C’était à Noël de l’année dernière qu’ils me déclaraient ça, espérant que l’argent ne contribuera pas trop à accélérer leur propre dégénérescence. Ils n’en ont pas besoin !

METAL URBAIN

Ou étiez-vous le 22 mars ?

Reggae, bouteille vide reggae, musique reggae.

… !? … ! (xx … !?!! …!).
PANIK. – Ça marche là… t’aurais pu me prévenir que je n’dise pas de conneries PEACE AND LOTvEEE !
HERMANN. – Où… comment et quand… ?
DEBRIS. – Bon… j’ai rencontré Zip dans une party… une surboum, j’devais avoir treize ans… (Rires !)… On foutait la merde tous les deux… alors on s’est dit… tiens, on va foutre la merde ensemble.
P. – J’en ai rien à branler de ça, faut être clair!
D. – C’était en 1970. L’époque aussi où j’ai flashé comme une bête sur l’anarchie… toi, tu rencontrais Sam Telegram je crois…
P. – Salaud! j’ai rien à dire… on traînait au bahut ensemble… on s’est fait virer!
H. – En. 1968… j’étais pas sur les barricades (ha-ha !)… mais devant la télé en train de gueuler : « Si seulement les C.R.S. pouvaient casser la tête à ces conards d’étudiants ! » Ce qui est absolument véridique… je voulais emmener mon père à la manif que de Gaulle avait organisée sur les Champs-Ely-
sées. En 1969 j’étais communiste… (Rires !)… et en 1970 anarchiste…
D. – Moi, j’me suis r’trouvé en 1972 en troisième avec Rikky Darling (Asphalt Jungle), à cette époque je jouais de la basse et j ‘écrivais déjà des paroles de chansons… Rikky, lui, etait déjà guitariste… on a trouvé un batteur et une autre guitare et on a fait un groupe… puis un autre… c’était en 1972,
ces groupes n’ont jamais abouti…
H. _ En 1972, attends… j’ai fait un exposé au lycée sur le rock politique, j’en suis très fier… Avec mon frère on lisait attentivement les articles d’Adrien dans Rock and Folk…
P. – Moi, j’finissais ma troisième… j’me f’sais terriblement chier… j’lisais Adrien… c’est tout !
D. – Trash! c’était vraiment super, très bon… !
H. – En 1972, j’étais encore au lycée… je connaissais des gens comme Pierre Godardd (1984), Benain…
D. – En 1973, j’suis rentré dans une école d’art : Corvisart… toujours un côté groupe. A cette époque, y avait les Dolls, on commençait avec Panik à être dans le trip décadent… Roxy, c’était très bien, Vraiment marrant.
H. (fort accent germanique) – 1973! Fin des études de Hermann Schwartz qui va passer deux ans à ne strictement rien faire… Alors, avec son frère Nancy Lüger, il découvre la Punkitude… I’m bad de Kim Fowley… on connaissait déjà les Stooges… et puis, cette année, on s’est acheté des blousons de cuir.
P. – 1973, j’entre à Corvisart… j’me demande encore comment j’ai réussi le concours… j’crois qu’mon père a filé de l’argent… enfin c’est toujours une école d’art, même depuis que Eric Debris y est rentré…
j’ai réussi à me maintenir pendant deux ans… avec les Dolls, Bowie… mais PAS Roxy Music… bon, j’ai glande pendant deux ans et…
H. – Fin 1973 !
D. – Attends, y’a l’été 1973… Pendant deux mois en vacances avec Clode Panik et Sam Telegram… incroyable… la ville de Royan doit s’en souvenir!
D. – On s’est saoulé pendant deux mois… tous les jours la même chose, c’était bien…
D. – A la rentrée, on r’tourne au Corvisar, foutant la merde de plus en plus dangereusement… je continuais avec Rikky à faire des bandes… j’avais abandonné la basse pour la synthé… Rikky tenait la basse et la
guitare sur les bandes… Zip Zinc, la batterie… c’était joli, mais pas très intéressant…

P. – Glande les trois premiers mois… ensuite j’y foutais plus les pieds… j’me suis fait renvoyer pour un tas d’raisons : indiscipline, sabotage des cours, alcoolisme notoire… voilà…
D. – C’est l’époque où Jacno et Pierre Meige se font vider du lycée Rodin où ils étaient avec Rikky… L’époque où ils montent Bloodsucker autour duquel il va se passer plein d’choses… au mois d’juin, Rikky rejoint Blood où il joue de la basse et Zip Zinc est là comme ingénieur du son… moi, j’traînais autour de tout ça…
P. – J’me noyais dans l’alcool… je faisais quelques boulots et je m’faisais renvoyer sur-le-champ, à part ça… rien, je glandouyais sérieusement.
H. – Trip cuir, lunettes noires, on fait peur aux babas, mon frère sombre à son tour dans l’alcoolisme… j’me fais embarquer par les gendarmes pour l’armée… Voilà… j’m’achète une guitare électrique et on quitte nos parents… une bonne année…
D. – Fin 1973, toujours autour de Bloodsucker, traîne Pierre Benain et compagnie.. Rochline auditionne, puis… Bloodsucker a splitté fin 1974, début 1975…
P. – Moi, je me traîne avec des copains. J ‘voyais Debris, toujours l’autre, j’m’ennuyais toujours autant et j’buvais toujours autant…
H. – 1975!
D. – Après le split de Bloodsucker, y’a Pierre Meige qui a voulu continuer mais en français…, j’lui ai fait des textes, après… j’répète avec Zip et Darling pendant quelques mois…
H. – 1975 ! formation de Stryke Up qui ne donne jamais de concert… c’est super… Sous le nom de Wild Boys, on fait trois gigs superbidon avec Eudeline au Colloque de Tanger.. c’est n’importe quoi… Avec mon
frère, on répète aussi avec Elodie Lauten et Boris Gladstone et puis… mon frère disparaît… moi, j’traîne Porte de Clignancourt.
D. – Jacno joue d’ailleurs à l’époque, lui aussi, avec Elodie, il joue de la batterie.
H. – Quand il a commencé à jouer de la guitare, je suis parti… (Rires !)
D. – En juillet 1975, première répétition de « De Sade » qui, par la suite, va donner naissance à Metal Urbain… avec Zip et moi au synthé qui lisait des textes pornographiques… avec un back ground inaudible,
épouvantable… pire que Metal Machine Music (Lou Reed)… pendant quelques mois.
P. – Moi, rien, j’m’ennuie de plus en plus, je bois de plus en plus, et on fout de plus en plus la merde avec des copains dans les concerts… les boîtes… on commence à devenir ignobles… y se passe plus rien.
D. – On demande à Rikky de venir jouer avec « De Sade » mais c’etait encore plus horrible, inécoutable, on a répété trois, quatre fois, en vue de passer au Golf. Pendant une repetition, on a prononce le nom de Metal Urbain… et le concert au Golf n’a jamais eu lieu…
H. – C’etait en 1975 ?
P. – Il se passe toujours rien en 1975! Je n sais plus ce qu’il faut faire pour ne plus m’ennuyer.
D. – Debut 1976 on va a la pièce de David Rochline : « A toutes les gloires de la France »… Il chante à la fin un super truc à la Stooges (I want bave fun before I die). Avec Zip on flashe et on va le trouver pour lui demander de jouer avec nous… après le contact, on s’est perdu de vue…
P. – Moi, j’fais toujours rien, j’travaille un peu pour m’inscrire au chômage et continuer à ne rien faire et à payer mes bouteilles d’alcool…
D. – …!
H. – Stryke Up se separe.. ça fait deja longtemps et je monte European Sons, avec Andy Esteban (Man Ray), on faisait au debut des bruits comme Metal Machine Machin… ensuite, on a fait des trucs comme Sister Ray du Velvet.
D. – on tombe sur le premier article sur les Pistols dans Sounds… on s’etait déjà coupé les cheveux depuis longtemps, on détestait les hippies… on voit ça et on s’est dit que ces mecs à cheveux courts qui jouent du rock super-violent, ce devait être les mêmes, alors… on s’est dit qu’on allait faire la même chose…
Au mois de juin on répète, on prépare des bandes qui auraient dû servir à Rochline comme background… on enregistre des morceaux comme « Lady coke », « Snuff Movie » avec Zip au synthé et Rikky à la guitare…
P. – En 1976, je flashe sur les Pistols, Débris me propose d’écouter ses bandes… je déteste, je bois et je m’emmerde…
D. – Ensuite, Rikky commence à jouer avec Asphalt Jungle parce que Metal pour l’instant ne donne rien.
H. – Avec European Sons, on s’amuse bien, je passe toutes mes journées au journal Rock News, tous les jours bourré… il se passe rien… Ah si ! je fais une bande live avec Patti Smith (anecdote vérifiée)…
P. – Mon génie commence déjà à transparaître, je m’ennuie et je bois… En septembre, les Sex Pistols jouent au Châlet du Lac… c’est le plus grand flash de ma Vie… ma première incitation à monter sur scène…
D. – Moi, je rentre aux Beaux-Arts… endroit à chier, trop de hippies qui dessinent très mal, y’a des cheveux dans la peinture, dans les dessins… j’me barre vite fait… Après le Châlet du Lac, on se précipite à Londres… traînant avec toute la clique du Bromley Contingent… on a dansé avec Siouxie et Billy Idol !
P. – J ‘ai dansé avec Siouxie et Débris avec Billy Idol… (Rires !)…
D. – TA GUEULE!!!
H. – En septembre, il commence à faire frais et mon jean déchiré laisse passer un peu trop d’air (Rires !) j’en fais un bermuda pour l’été prochain… (Rires ! ! !) Je faisais le service d’ordre au Châlet du Lac… comme pour les concerts d’Angel Face, avec le Cap’taine Capta… (Rires !) après y’a eu la création de Man Ray avec Andy, Ness et Janie au chant..
D. – POOOAAPPAOOOAP POOOAAAPOAOP !
H. – On a fait quelques concerts… c’est aussi l’époque de la création de Contingent Anonyme avec Sam Telegram…
D. – Non, c’est après…’c’est après… nous, on a pas encore joué !
H. – Bon… alors juste après qu’eux aient jou-é !…
D. – Non, non, attends !! on en est à novembre, bon, mais c’est toujours que dalle du côté de Rochline, il commence à nous faire chier…
P. – (voix basse) Vas-y… vas-y… saigne-le..
D. – Alors, on demande à Panik de venir chanter dans Metal, il a accepté comme ça pour voir… Un soir au Golf Drouot, Asphalt Jungle faisait un bœuf, nous on traînait là… on a rempli un bulletin d’inscription pour passer le mois suivant au tremplin. On avait encore jamais répété, il fallait en un mois trouver des paroles pour « Snuff Movie », trouver deux reprises et répéter… répéter !… Total, on a répété trois fois avant le Golf. On a mis au point la reprise d' »Anarchie » une semaine avant de passer… C’était quelque chose de pas mal… Panik va fermer sa gueule parce qu’il a pris trois bouteilles de bière au travers de la tête !
P. – Coupez… COUPEZ ! j’en avais assez de me saouler la gueule… ça c’était raté! j’en avais marre de m’emmerder, surtout de voir tous ces connards qui essaient depuis des années de faire quelque chose en France, tous les connards du genre : Variation, Bijou et les suceurs de queue qui n’ont rien apporté et n’apporteront jamais rien… Voilà pourquoi je fais Métal, je m’suis dit que si en Angleterre Johnny Rotten avait pu monter sur scène, je ne vois pas pourquoi moi, j’n’en aurais pas le droit et d’avoir en France une équivalence… dire les mêmes choses en français… Restons Français… construisons français !!! à vous, HERMANN SWWARTTZ…

H. – Heu !… on en est à quel mois, là… ?
D. – On arrive au Golf… avec Sam Telegram comme pseudo road n’importe quoi… Euh ! Dans l’escalier, on commence déjà à insulter les gens, on hurlait tous les trois mètres : « SUBVERTION DESTRUCTION PANIK » et tout ça. on était déjà à moitié ivres.
P. – C’est moi qui hurlais PANIK (c’est moi !).
D. – … avec le matériel, y avait pas mal de boîtes de bière, d’alcool et d’autre chose (?)…, dans le backstage on a facilement passé trois ou quatre heures à se saouler la gueule, rapidement rejoints par tout Asphalt Jungle, plus quelques groupes notoires comme : Miss OD…, etc. et Euh… !, deux espèces de Folkeux pourris sont passés avant nous. Tous les gens nous attendaient au tournant et se demandaient quand est-ce qu’on allait passer. Quand est-ce que les guignols bardés d’insignes nazis allaient passer ?… On a commencé à installer le matériel très longuement, ce qui a fait flipper Leproux (le patron de la boîte) et là on est arrivé sur scène… On est allé chercher Panik, qui était complètement bourré, dans la cuvette des chiottes. Il ne tenait plus debout. Sur scène, il s’accrochait au pied du micro, il a commencé à insulter les gens. On a attaqué sur « Snuff Movie », ça allait encore à peu près… le mixage tenait debout… il balançait des coups de pompes aux gens du premier rang… Le deuxième morceau, c’était « No fun », ça a commencé à dégénérer. On savait plus où on en était… « Lady coke », les gens commencent à plus supporter, ils commencent à balancer divers objets, des bouteilles de bière volaient au-dessus de ma tête… on leur a fait des saluts nazis et on les a insultés jusqu’à ce qu’un enculé de hippie sorte de l’assistance pour choper Panik… la bagarre a commencé… Pied de micro qui volait, Mental Job (ex Asphalt Jungle) qui frappait sur tout ce qui bougeait… on a réussi à remonter sur la scène, prêts à attaquer sur « Anarchie en France », mais ce con de Leproux a arrêté le concert pour éviter les dégâts… Complètement morts de rire, complètement contents de nous, on est rentré au backstage avec des gens qui n’en pouvaient plus d’éloges… Ils allaient un peu loin quand même… et dans la soirée les premiers bruits couraient déjà que des gens voulaient nous faire faire des trucs… genre enregistrer des disques et tout ça… Dans le numéro de Best, on avait notre premier papier… Bravo Panik !!!
Ensuite, on a plus trouvé de concerts, on passait tout notre temps à se saouler la gueule avec diverses personnes… comme Miss OD, Telegram ; c’est d’ailleurs à ce moment qu’on leur a suggéré de monter un groupe : Contingent Anonyme où… Zip jouait de la batterie…
P. – C’est l’époque où, pour s’oxygéner un peu, on est reparti à Londres… on est revenu à Paris pleins d’enthousiasme… On avait un concert au théâtre Mouffetard, on a joué enfin je crois avec Man Ray, Contingent et Asphalt (avec un fort accent arabe !) Euh !
D. – On a vraiment joué fort… très très très fort! C’est la seule fois où on a joué aussi fort… on aimerait bien recommencer d’ailleurs… C’était le 13 mars, le jour des élections municipales et là tout Métal Urbain est arrivé au concert avec sa carte d’électeur agrafée sur sa veste, complètement griffonnée de signes anarchistes… C’est notre premier concert où on a joué avec des fringues peintes, avec des sangles, on avait notre look, un look très militaire.. un peu trop à mon goût (Rires !)… genre brassards pas trop nets… On était saoul une fois de plus…
H. – C’était aussi l’époque des concerts au Gibus. Celui de Man Ray s’est terminé en beauté, le patron a fermé le rideau avant la fin tellement c’était abominable… c’était super, on a jeté les guitares par terre et j’ai fait des signes nazis… y’avait Lenny Kaye dans la salle, il trouvait ça excitant… il en avait les cheveux dressés sur la tête; après y passait plus par la porte… (Rires… !)…
D. – Cette semaine on est passé le 22 mars… on avait insisté pour passer le 22 à cause de la date (vous vous souvenez ?). On portait des « Hang me down » avec l’inscription : « Où étiez’ vous le 22 mars 1968 ? » C’était aussi inscrit sur une espèce de banderole qu’on avait sur scène… on a commencé le set en hurlant « OU ETIEZ-VOUS… LE 22 MARS… 1968 !!!… », on est repassé le 23 (Rires !)…
P. – Même triomphe que le 22 !… (Rires !)… c’est l’époque des premiers contacts avec Hermann, y’avait des bruits qui couraient qu’on allait signer chez Cobra…
H. – A cette époque… avec mon frère on voulait refaire European Sons… mais un rock un peu romantique genre Groovies, Kinks et tout ça… mais tout compte fait, on a trouvé que c’était pas le moment de faire ça… surtout après avoir vu les Clash…
…!…
D. – On savait qu’on allait pouvoir signer chez Cobra, on tenait pas tell’ment à chercher une autre compagnie… On avait pas envie de signer dans une grosse boîte comme les Stinky Toys chez Polydor. On savait très bien ce qu’on voulait faire et qu’on serait dans l’impossibilité de le faire dans une grosse boîte. C’était au mois de mai et Hermann et Nancy rejoignent Metal parce que Rikky ne peut plus jouer dans deux groupes à la fois…
P. – Faut préciser que si Hermann et Nancy ont rejoint Metal-U, c’est à cause de l’odeur de fric qui y régnait !… (Rires !)…
D. – Ensuite, il y a eu le festival d’Orsay… le Golf revisited… le concert a duré dix minutes, on s’était fait payer d’avance… un larsen perpétuel, la panique… tout le monde était excité, c’était l’époque des premiers articles sur le PUNK dans la grande presse…
P. – Sur scène d’ailleurs j’ai déchiré le « Matin de Paris » en demandant aux gens de choisir de quel côté était le fascisme… ils ont choisi… on est parti… (Rires !!)… C’était comme d’habitude : insultes, début de bagarre… avec nous évidemment complètement ivres ! C’était de la merde… SUCEURS DE QUEUE !!!
D. – Le dernier festival où on acceptait de passer… après, le simple va être enregistré…
P. – REFERENCE COB 47004 1OF !!!
…la gravure est dégueulasse GROOUITSSHKRUTT !
H. – Super ! d’ailleurs… je tiens à bien préciser que je joue sur les deux faces ainsi que Nancy…
D. – Ensuite, il y a eu le concert du Palace en première partie d’Heldon le 3 juin. C’était la première fois que Hermann et Nancy sont apparus sur scène à la place de Rikky…
P. – Ce qui m’faisait vachement bizarre parce qu’au lieu de deux jambes j’en avais quatre autour de moi… (Rires !)
… le concert s’est bien déroulé grâce à mes directives !…
D. – Ensuite y’a eu une party… plein de groupies pourries… Miss OD !!
P. – Toutes des connes !!!
D. – Au mois de juin on a été contacté aussi pour faire la première partie de la tournée des Sex Pistols… qui, malheureusement, n’a pas eu lieu… les ler et 2 juillet, y’a eu les concerts du Bus palladium… Au Bus, on est apparu pour la première fois avec la formation actuelle (définitive ?), c’est-à-dire sans Zip Zinc qui, plutôt que de jouer dans un groupe PUNK, a préféré continuer à travailler à la Maison de la Radio comme ingénieur du son de merde et à avoir sa carte de la C.F.D.T. Depuis le jour où on s’en était aperçu, ça commençait à nous faire gerber sérieux ; ensuite, il a préféré faire de la montagne, écouter de la musique classique et son boulot, et c’est devenu trop dur pour nous…
P. – ANARCHIE !!
H. – C’est aussi l’époque où l’éminent Hermann Schwartz décide d’abandonner définitivement la direction artistique du groupe féminin L.U.V. (Lady United Violently)… (Rires !!)… pour se consacrer entièrement au groupe Métal Urbain…
D. – Qui venait entre-temps de décider de devenir le groupe le plus odieux et misogyne du monde… D’ailleurs, au Bus, eut lieu la première descente de Teddy Boys après un concert Punk… C’était catastrophique et les membres de Métal Urbain n’ont jamais couru aussi vite… surtout avec du matériel dans les mains…
H. – Heureusement, on avait pris la précaution d’attacher ensemble les lacets de Eudeline… (Rires !!!)… qui s’est tout pris sur la gueule… (Rires !!!)…
P. – OUAIS! COUPEZ !! (Rires !)
Ainsi s’achève donc la première partie de l’historique de Métal Urbain qui va devenir le plus grand groupe mondial… AAOUH! (Cris, applaudissements… rires…).
Tous ENSEMBLE DEBOUT – SIEG HEIL ! SIEG HEIL ! SIEG HEIL ! SIEG HEIL ! SIEG ! SIEG HEIL !!! SIEG (Rires !!! rires !!!)
P. – Quel cauchemar… (Rires !)…

Longue pause, toujours du reggae en fond musical… Reggae, Reggae got soul!
… ! …
… !
H. – Super c’t’interview ! génial…
P. – On va faire une conférence, attends, je lis mon papier avec les questions…
H. – C’est reparti là…
D. – Ouais, ouais… on va parler d’après le plan, là… bon… au sujet de la création du groupe… ça va… la signification… Euh ! Euh ! au départ un groupe synthétique « De Sade » dans la lignée Métal Machine Music… on était pour les théories antinaturalistes… il faut que tout soit synthétique, des arbres à la musique en passant par la verdure, le manger, les fringues… C’est pour ça que dans Métal Urbain, les guitares, la voix, sont traitées, que tout est traité…
P. – Comme les bruits de la ville PFUIRRPFUUNF !, j’ai le droit de le dire…
D. – Ensuite, on y a greffé tout le trip Punk… mais je crois qu’il faut avant tout insister sur le côté odieux des membres…
H. – On va faire une version française de « I wanna be your dog » (Stooges), ça s’appellera : « Nini peau d’chien »… (Rires !!!)
P. – Si on fait des paroles en français c’est pour qu’elles soient comprises par les jeunes Français… Parce qu’il y a autant de trucs à dire, aussi forts, et aussi bien en français qu’en anglais… et puis MERDE… (Rires !)
D. – Le mythe du Français qui n’arrive pas à chanter du rock en français, ça n’existe pas… c’est parce que tout simplement ce sont des mecs qui ne savent pas écrire… Quand on sait écrire, on peut faire des paroles sur du rock… il suffit de faire très attention aux mots et d’avoir un minimum de vocabulaire et de savoir l’utiliser… On essaie d’écrire de façon moderne, selon une syntaxe établie… On peut foutre deux substantifs l’un derrière l’autre sans qu’il y ait ni articles, ni verbes : deux mots accolés peuvent souvent remplacer trois phrases…
…on traite nos origines sociales maintenant.
H. – D’essence profondément petite bourgeoisie… de par les études que nous avons suivies les uns et les autres, non pas collège mais lycée, ce qui est déjà beaucoup moins vulgaire… tentative de réussir le bac… enfin pour certains… Disons…
D. – Comme tous les gens qui ont créé quoi que ce soit (voyez-moi ça !)… On ne peut pas être… les prolos, ils n’ont pas la possibilité de faire du rock. Ils sont trop fatigués pour ça… Il faut quand même un minimum intellectuel…
H. – AHAH! AH! Vraiment fasciste!
D. – C’est pas fasciste, j’en ai rien à foutre… ils peuvent bien essayer de faire ce qu’ils veulent… du rock… les Stones, les Beatles, Ferry…
H. – Nous conseillons donc fortement aux gens de Little Bob Story d’aller suivre des cours du soir… et si éventuellement un musicien souhaitait rentrer au sein de Métal-U, je vous préviens qu’il faut avoir le bagage, le baccalauréat, deux années de Sciences Po et… ahah… (Rires !)…
P. – Aussi… je tiens à signaler que c’est pas parce qu’on joue avec des synthés qu’on est tous millionnaires. Le crédit et le chômage, c’est pas pour les chiens.
D. _ Une synthe, ça vaut un bâton, mais une Gibson et un Marshall, ça vaut aussi un million. Alors, avant de traiter un groupe de p’tit richard, les gens f’raient mieux d’se renseigner sur les prix.
H. – d’ailleurs les deux guitaristes de Métal Urbain jouent essentiellement sur des imitations de guitare, avec des imitations de Jack et des imitations de distos, des imitations d’amplis, d’ailleurs ce sont… des imitations… de musiciens… (Rires !)…
… ! …
P. _ Vous pouvez vérifier, je vide mes poches.
1, 2… 5… 15 francs sur moi, chose exceptionnelle. J ‘habite dans un HLM (affirmation vérifiée), Porte de Vanves (c’est plein de loulous)…
D. – 1, avenue… (Rires !) Moi, j’habite dans un ancien hôtel particulier et Hermann dans un ancien couvent
(chacun son style).
P. – Vous êtes tous des ENCULES !!
Question suivante ?
ON FAIT DU POUNK ROCK, je suis un PONK ROACKER !
Bon voilà, c’est tout…
Sur la cassette, c’est la cacophonie générale… le groupe s’entre-tue.
H. – On a des références, pas d’influences, c’est l’assimilation d’un ensemble, une assimilation qui se permet de rejeter toutes les merdes.
P. – on ne cherche pas à ressembler à quelqu’un, on est Métal Urbain ; en France, on a porté des choses comme. des sangles ou des « Hang me down » alors que personne n’savait c’que c’était… les chemises peintes, c’était en même temps qu’à Londres… On a pas commencé à peindre nos chemises six mois après… comme beaucoup de groupes français le font actuellement…
D. – Pour les « Hang me down », c’était assez grandiose comme gag parce qu’on a réussi à lancer en France quelque chose qui n’a jamais vraiment marché en Angleterre et qui, pratiquement, n’existait pas… c’était assez comique parce qu’on a décrété que les mecs portaient ça en Angleterre et, en France, tout le monde a suivi ; on en a porté deux semaines, le temps que les gens s’y mettent… après on a beaucoup ri… Faut pas copier, mais essayer d’utiliser…
H. – Si vous voulez, je peux vous communiquer la marque de mon pantalon. (Rires !)
TOUS ENSEMBLE. – La principale influence de Métal Urbain, c’est le MUPPETS SHOWW !
P. – manamana… mana… mana… manamana !
D. – Faut vraiment que ce soit les gens qui s’éc1atent au concert et pas les gugusses qui viennent au Gibus à trois heures du matin… n’importe quoi… c’est pas eux qui ont besoin de notre musique… c’est pas les pédés du 7 qui traînent pour 1’instant aux concerts Punk qui ont besoin de notre musique… c’est des gosses qui ne savent même pas encore qu’on existe… c’est en mettant nos concerts moins chers que les places de cinéma qu’on arrivera à les toucher…
H. – On ne fait pas de l’art, c’est de la propagande…
D. – Notre objectif principal, c’est de donner avant la fin de l’année un concert dans le Stade de Nuremberg et d’aDDirer un BAXIBUN de Bersonnes.
TOUS ENSEMBLE DEBOUT : SIEG HEIL ! SIEG HEIL! FAIRE LE BLUS GRAND BEETING DE ROCK AND ROLL DE DOUS LES DEMPS ! SIEG HEIL ! SIEG HEIL !… SIEG HEIL ! !
D. – Si on pouvait jouer en Angleterre…
P. – J’veux dire qu’aurait pas toutes ces merdes de Clash et d’Pistols… j’baisse mon slip !!!

CLACACK !! fin de bande…
Voilà, j’ai essayé le plus fidèlement possible de retranscrire la cassette que j’ai entre les mains. Je vous affranchis, il y a deux semaines, le 12 juillet, je téléphone à Eric Débris, c’est Panik qui répond : « un papier sur Métal Urbain… bien sûr, tu veux des renseignements, comment tu travailles ?… Sur cassette, OK, on enregistre tout, tu n’auras qu’à retranscrire, passe dans deux jours, ce sera terminé… Salut… « 
Vous ne pouvez pas imaginer ce que c’était que décrypter cette auto-interview. Comment rendre le climat ? Si j’avais pu, j’aurais inclus une bande magnétique à l’intérieur de cet ouvrage. Métal Urbain jusqu’à aujourd’hui est le seul groupe Punk français à avoir réussi un simple, le résultat est étonnant, avec les petits moyens mis à leur disposition, ils ont réussi à rendre un travail de professionnels digne des meilleurs groupes Punk anglo-saxons. D’ailleurs, certains affirmeront qu’il s’agit là du premier simple réalisé en France qui ne ressemble pas à une pâte à mâcher de variété.
A mon avis, pour l’instant, ils sont les seuls à pouvoir revendiquer honnêtement l’étiquette Punk, telle que l’entendent des groupes comme Clash ou Sex Pistols. Ce sont les seuls à présenter au public une conscience politique ou plutôt une conscience sociale développée. Et si, au travers de cette interview, ils semblent imbus d’eux-mêmes, sectaires, ne les prenez pas au sérieux, c’est en fin de compte plus risible qu’autre chose. Ils savent qu’ils font le meilleur rock en France pour l’instant et se gonflent comme des paons. Aujourd’hui, il est impossible de leur faire des reproches, attendons seulement six mois, leur premier album ou un nouveau simple ; on pourra enfin juger avec plus de recul… Si c’est une « merde », ils fermeront peut-être leur gueule, ces sales connards de Métal Urbain J Ah, Ah, Ah! !, où étiez-vous le 22 mars 1968 ? Dans votre berceau, avec votre tétine ?… Ah, Ah, Ah !

1984
« Don’t wanna be a man
Workin’ for his part of pain
Don’t wanna be a toy
in the dirty TV hands
don’t want those crazy chains
even in a golden jail
Ya ! I’m a PRECIOUS URBAN NASTY
[KID !!! » (Nasty Kids – Angel Face)

1984 est né du transfuge de trois bands parisiens : Angel Face, Loose Heart et Project Sign (ex Pain Head). Trois groupes qui marchaient main dans la main en 76. Angel Face, au moment de sa séparation, avait gagné en
France une sacrée popularité, celle d’un chef de file de la nouvelle scène, Henry F.L.E.S.H., le chanteur, et Frédérick Godardd, le batteur, iront fonder 1984 avec Michel et Louis, respectivement guitariste, soliste et bassiste de Project Sign. Le groupe qui aurait bien pu devenir une légende à part entière. Ses compositions, un rock super speedé prêt à entrer en collision avec la planète, ils reprenaient : « Sweet Bonnie Brown » / « it’s too much » du Velvet. Pierre Godardd, le guitariste rythmique de 1984, lui, vient de Loose Heart. Certainement le groupe parisien le plus au point en 1976. Loose Heart, c’était la réunion de trois individus bien différents en apparence et dont les sensibilités se rencontraient et s’emmêlaient de façon très étroite dans leur musique. Woony Farrey à la basse, Hervé à la batterie et Pierre à la guitare, et qui, au début, assurait les vocaux jusqu’à ce que David Rochline les rejoigne. Ils ne jouaient que des compositions originales, une musique moderne aux relents futuristes, un rock glacé et rapide, basé avant tout sur l’électricité. Un guitariste sans technique évidente, pour qui le feedback, les larsens et les pédales gadgets étaient plus importants que le fait d’être reconnu en tant que musicien. Woony de son côté imposait, avec sa basse, des sonorités très pleines, en contraste avec la guitare suraiguë, rétablissant ainsi un équilibre sonore. Hervé assurait la partie purement rythmique, avec un tempo saccadé et très fort, perdant les mélodies. Une musique de malaise (cf. Talking Heads), sans feeling, froide et calculée où des thèmes s’enchaînaient aussi rapidement que violemment, débouchant sur l’improvisation.

« You’re the TV generation
You’re the beggar generation…
it’s black and white
Now it’s TV… the straight life… » (TV Generation – Loose Heart)

Il y a un an, je croyais en Loose Heart comme jamais je n’avais cru en un groupe français. Ils étaient les plus raffinés, les mieux mis au point, représentant une nouvelle sonorité… branchés sur la scène new yorkaise et détachés de la mode Punk. Lorsque j’ai appris leur split, j’étais déçu. Il y avait un nouveau groupe à nous mettre sous la dent et il s’évanouissait avec la mode.
A la suite du concert parisien des Clash, 1984 adopte sa direction. Répondant à l’appel du Punk, inspirés par les Clash, comme ceux-ci qui s’étaient réunis à la suite d’un set des Pistols. Un groupe de plus, mais il semble que, dans leur tête, la situation ait mûri.

« Salted/Salted city
a concrete box in the sun…
… a bitter taste in your eyes…
… the soldier brain is up rise
An iron dog lick a plexi-girl
… (and) a formic smog is makin’you laugh
…salted city… salted..: » (Salted City – 1984)

La musique de 1984 est convulsive, torturée, au carrefour des sonorités des trois groupes de base. Henry F.L.E.S.H., son phrasé, Pierre et ses rythmiques enflammées, déchirure de l’abdomen et du bas-ventre, Michel, ses solos autant de gouttes de vitriol sur les mélodies, Louis, la basse attractive, et Frédérick, batterie feutrée et mécanique, libèrent une énergie unique. Une pollution nocturne d’enfant de douze ans, chez 1984 tout est sexe, viol et automatisme.
Leurs vêtements sont conçus en parallèle avec la mode londonienne, répondant aux mêmes fantasmes libertaires, jets de peinture et pochoirs fluorescents.
1984, son univers à la Orwell et à la Burroughs, qui semble bien vouloir brancher la France sur le chaos.
Les textes des chansons sont en anglais, mais aussi en français avec des titres : « Salted City », « D. section area », « Heroes », « Get a rid off » ou dernièrement « Radio-chiottes » et « Obsession »…
1984, enfants malingres de la capitale, victimes de la malnutrition, expérimentent un mode de vie. Le groupe peut-être aura splitté lorsque paraîtront ces lignes, au fond de moi je suis certain du contraire, sinon ils ne représenteraient pas ce grand départ pour le Rock Punk en France, beaucoup plus qu’une esquisse. Dans sept ans, 1984…

ASPHALT JUNGLE
Si vous voulez du polar bien graisseux qui s’étale au travers de Paris, vous allez être servi de main de maître. Patrick Eudeline est aux aguets, tel le héros de S.A.S. perdu dans la grande ville, un coup gagnant, un coup perdant. Vous avez un revolver contre la tempe, les yeux exorbités, l’arme se réchauffe, WHAMM Asphalt Jungle est là pour vous raconter ce cinéma éphémère, cet univers plein d’artifice et d’illusoire. Oui, Asphalt Jungle aime les romans policiers, le hard core, le pop art, les films d’horreur de série B, les petits matins au Wimpy (et pourquoi pas au Mc Donald), le Velvet Underground, les Stones et les Kinks, les bandes dessinées, les Stooges, Tintin au pays des Soviets, Tintin en Amérique, les Shangry-Las et les Dolls…
Et Patrick Eudeline ne se gêne pas pour le crier, il s’accroche à des morceaux comme : Contingent X, Terminal Street, Never Mind OD, schématisant ainsi toute l’imagerie d’un rock déglingué. Asphalt en fait trop, aux quatre coins de la banlieue on reste pour le spectacle : un bout de scène, un micro, une musique saturée de larsen, cette putain de défonce, et Patrick Eudeline qui se tord par terre, incarnant ainsi l’esprit de cette violence qui le plus souvent le dépasse. Rikky Darling le fusille dans ce scénario de méchante bande dessinée urbaine, entre Clay Wilson et notre bon vieux Tintin tendancieux. Lunettes noires et cheveux morts, Patrick Eudeline et Asphalt Jungle font leur chemin tranquillement au travers de la ville, jouant et rejouant sans cesse le trip Paris by night, parce que tout recommence enfin et que la France n’est pas épargnée.
Depuis trois ans, Patrick Eudeline se déhanche sur les scènes minables des salles de fêtes pour exorciser son fantasme de « Star de Rock and Roll ». Ayant ingurgité par tous les orifices de son corps le mythe de Lou Reed et des pédés de Metropolis, Asphalt Jungle, avec son rock perverti nous met sous orbite autour des égouts de Paris (est-ce sérieux ?)… Ils ont tout de même le mérite de ne reculer devant rien et de tourner sept jours sur sept, prêts à se produire devant vingt paysans éméchés le samedi soir. Ils ont sorti un simple chez Cobra, qui ne s’avère pas être une grande réussite. Enfin, Patrick Eudeline est un être courageux, qui semble ne jamais renoncer.
…Espérons que le travail sera payant : c’est la grande déconnection…

BY NIGHT
A Paris, une scène rock existe véritablement, la France se branche à l’heure du rock and roll. Combien de temps cela va-t-il durer, quelles dimensions va prendre cette nouvelle scène ? Des noms, des réalités : Loose Heart, Angel Face, Guilty Razors, Stinky Toys, 1984, Project Sign, Métal Urbain, Asphalt Jungle, L.-U.-V., European Sons, Contingent Anonyme… ou encore Starshooter, Electric Callas et les fabuleux Marie et les Garçons à Lyon.
Les villes commencent à sentir les pulsations du rock and roll.
Si cette scène disparaît, une chose est certaine, c’est que le premier pas en France a été fait et que le rock ne tardera pas à s’implanter comme une nouvelle institution. Car les concerts se multiplient, les maisons de disques ouvrent leurs portes à un genre qui était jusqu’a`lors inconnu, ignoré.
La France s’engage sur la bonne voie, et si le Punk n’a pas la même valeur et identité qu’en Angleterre, il aura été une sorte de catalyseur. La route est libre, n’hésitons pas !

DEATH TRIP

« I don’t want to get bored
As every body do
I won’t close my eyes
and say nothing to do… » (Time to be – L-U-V)

Une politique fiction… des images s’emmêlent… – dans ma tête… 24 images seconde… la couleur – ma cervelle flambe – atome.. régénérer – dégénérer… politique fiction – une saveur d’eau écarlate… Vomir
cinéma-en-relief… la société se disloque… éclat de verre – TV — tube cathodique… implose – TV – implose – TV – débranché…
1977, la société du spectacle, idée chère à Guy Debord, une représentation permanente… tous les jours les médias nous inondent de documents, d’instantanés, de spectacles – truqués. Politique fiction… 1977 – les
dés sont pipes, le mensonge excuse bien volontiers notre système. Une société asthmatique torturée par le manque d’oxygène, un monde soi-disant libéral, geôle aux lambris dorés.
Plan fixe.
Le Punk en lui-même n’est rien qu’un spectacle de plus, qu’un divertissement pour les terriens. En lui-même, le Punk n’est pas grand chose si ce n’est l’expression de la révolte une fois de plus, si ce n’est…
1977… la société du spectacle, année de la nouvelle crise économique, l’argent change de mains pour tomber on ne sait où. 1977… branchez-vous sur le spectacle… vous en aurez bien besoin, faites l’inventaire des nouveautés… entre la crise des valeurs et la crise économique… crise de modes… crise d’épilepsie… la crise de quotidien… crise de la rue… crise de salon… branchez-vous sur la crise… une crise… une crise malhonnête…
« an evil toy bleed a little boy
a silver car suck an human tar
(and) a formic smog is makin’you
laugh. » (Salted City – 1984)
Les individus sont des machines, des fonctionnaires… masochisme… la gauche, la droite au pouvoir, quelle importance… le poste est pourri, les politiciens sont pourris… antifascisme, quelle importance, la société est une unité carcérale… contrôle… self-control… contrôle, contrôle économique et politique, l’homme dans son deux pièces (F 2) ghetto attend sa dose de spectacle… TV – implose – appartement… papier monnaie en échange du plaisir… barbarie… électronique… nous sommes tous fiches, mis en mémoire par des ordinateurs trop dociles… machines à plaisir…
« Alternative `Love box
Dial female graduator
Rent simili-slaves… » (D. Section Are – 1984)
Esclaves décervelés, observez le spectacle malade qui s’est fait un court instant déborder par sa gauche. Le rythme d’une époque, 1977, année synthétique… Branchez-vous sur la chimie… Images filtrées, images-spectacles… Cinéma éphémère bien précis, drogue, jouissance, douleur de l’homme moderne… aucun souvenir… aucun… NO FUTURE… évolution…
Révolution ? William Burroughs, Rock and roll, 1984… Roma – décadence – processus d’auto-destruction…

Les Punks sont d’une lucidité inquiétante, leur raisonnement débouche sur une impasse. Mais aujourd’hui tout débouche sur une impasse. La société évolue, la subversion reste la subversion. Le Punk est une mode, la mode est un spectacle… La masse est lassée par les spectacles ordinaires, il faut tous les jours inventer de nouveaux jeux. Le Punk en lui-même n’est rien qu’un nouvel amusement, c’est sur quoi il débouche qui
est moins comique. Enfants sauvages, Wild B-oys, électronique… Les Snuff movie existent.. ce sont ces films où on assiste à de véritables sacrifices humains… le spectateur jouit… en 68, les émeutes, les morts-spectacle… en 1984… le spectacle… spectateur ennui, des milliers d’images-seconde… La pub, le business… la solitude… TV écarlate… A quand le meurtre-spectacle… le sang-spectacle… pour un spectateur encore plus dégénéré… à quand le règne des crucifiés ? A quand ?… pour une société des enfants sauvages… spectacle… le chaos… société du chaos… le chaos ultime spectacle… on peut tourner la page…

Numérisé par Euthanasie.
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Auteur : Stéphane Pietri et Alexis Quinlin 
Type de document : texte imprimé
Editeur : Éditions S.E.C.L.E. - Régine Deforges (sage des ecoliers, 75015 Paris)
Année de publication : 20 septembre 1977
ISBN : 2-901-980 77-5
Importance :  pages
Présentation : imprimé couleur
Format : 13,5/21
Catégories : PUNK
Prix : 
Note générale : .
Tags : 75, 1984, Asphalt Jungle, Elli Medeiros, Jacno, Métal Urbain, Patrick Eudeline, Stinky Toys,