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Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

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Alain Pacadis « Un jeune homme chic » (20/01/78) / Collection : David Euthanasie / Numérisation par David Euthanasie

Pacadis chez les punks :

Dans le Paris des années 70, quand les vitrines fermaient et que les néons s’allumaient, Alain Pacadis sortait. Il se glissait dans la nuit comme un chat maigre, traînant ses bottes argentées entre les clubs étroits, les squats enfumés, et les caves où la musique hurlait. Il n’était jamais vraiment invité, mais il finissait toujours par entrer. Il avait ce regard — inquiet, attentif — d’un homme qui observe pour ne pas sombrer.

Le punk, il l’avait découvert à Londres. Là-bas, c’était une guerre : les Sex Pistols jouaient comme si c’était leur dernier jour, The Clash donnaient des coups de guitare comme d’autres donnent des coups de poing. Dans les clubs comme le 100 club, il n’y avait ni luxe ni politesse. Juste des cris, des épingles à nourrice plantées dans la peau, des jeans troués, des filles maquillées comme des poupées mortes, et cette envie sauvage de tout brûler — y compris soi-même.

Quand il revient à Paris, il rapporte cette violence, ce style. Il en fait des mots. Il parle de Métal Urbain, de Stinky Toys, de Gazoline, comme d’une nouvelle famille. Ils ne souriaient pas. Ils hurlaient dans des micros grésillants, insultaient le public, retournaient les amplis. Et lui, au milieu d’eux, prenait des notes, buvait, dansait parfois, fixait toujours. Pas pour écrire l’histoire, mais pour en faire partie, un peu.

Ses soirées sont des traversées. Il passe du Gibus à un appartement miteux de la rue Fontaine, d’un concert anarchiste à un after défoncé chez des mannequins punk. Il y a du vomi sur les marches, des seringues dans les chiottes, de la poésie dans les cris. Il y a surtout une énergie qu’il sent filer, comme tout ce qu’il aime.

Pacadis ne raconte pas : il note, il capte, il vit. Et dans Un jeune homme chic, ce ne sont pas des souvenirs, c’est un carnet de fièvre. Le punk, pour lui, ce n’est pas un style. C’est une brûlure qu’il cherche à prolonger, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à écrire.

  • Auteur : Alain Pacadis
  • Type de document : texte imprimé
  • Editeur : Le Sagittaire ()
  • Année de publication : 20 janvier 1978
  • ISBN : 2-7275-0050-5
  • Importance : 260 pages
  • Présentation : imprimé couleur
  • Format : 12/21
  • Catégories : MUSIQUE
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