– Stalag

Archive : Mémoire Neuve

Bordeaux (33) // Juin 1978 – 1980 // Entre rock et punk-rock

  • : Thierry Tuborg (chant), Vincent Tungstène (guitare), Beber Belliard (basse), Jean de Rivière (batterie).
Formé en juin 1978 par 4 très jeunes bordelais (Thierry Tuborg au chant, Vincent Tungstène à la guitare, Richard Spleen à la basse et Jean de Rivière à la batterie), Stalag est un des tout premiers groupes de punk rock à Bordeaux. Bientôt, le bassiste Richard Spleen rejoint Strychnine et c'est Beber Belliard qui le remplace. Leur premier concert sur le campus se terminera par le bris d'une baie vitrée, qui collera d'entrée une réputation sulfureuse au groupe dont le nom se retrouve tagué sur les murs du centre-ville. Stalag tournera dans tout le Sud-Ouest, mais aussi au Golf Drouot, au Printemps de Bourges, aux Entrepôts Lainé à Bordeaux avec Strychnine, au Palais des Glaces à Paris, au mythique Pied près de Toulouse. Sur scène, c'est un déferlement de fureur ultra rapide et le matériel souffre dans des finals chaotiques. En 1980-1981, c'est l'aventure des tournées "Bordeaux-Rock", avec Standards, Stilletos, STO, Strychnine… Les fameux groupes en ST de Bordeaux. Stalag aura assuré à cette période une centaine de concerts. Le 45 tours Date Limite de Vente sort début 1981. Tiré à 1000 exemplaires, il est depuis devenu un collector recherché dans le Monde entier. Le titre figurera dans la compilation Killed by Death n° 007. Le titre Dernier Cri figure dans la compilation "Bordeaux Rock 1977-1987" (sortie en 2005 et produite par Bordeaux Rock - distr. Baleine). Début 1982, Stalag se saborde et entre dans la légende…

Mémoire Neuve

Stalag « Secrets » (SP « Date limite de vente »)

Stalag « Date limite de vente » (SP « Date limite de vente »)

48ème référence, STALAG

STALAG : Casse-couilles, capricieux, Kro-addicts… Mais Keupons Collectors ! Suite au séisme punk de Mont-de-Marsan 1977 qui avait réuni les Clash, Jam, Eddie & The Hot Rods, Dr Feelgood, les Boys, les Rings, les Maniacs et Police (encore épinglés à leur nourrice), le Sud-Ouest a vu éclore ses premiers groupes « keupons ». Plutôt ancrée au Pub Rock, la génération ST bordelaise de la fin des 70’s, Strychnine en tête, bouta les « vieux fûts » de la pop planante hors des docks de la Lune. Emule de leurs (jeunes) aînés, Stalag, un combo de gamins agités mi-loubards mi-étudiants, mordit un peu plus fort encore le dos de la bête. Accompagné d’une nuée de sauterelles à crêtes oranges et d’insectes nocturnes au cuir clouté, Stalag a défrayé la chronique des faits divers, de Bordeaux à Fumel, et défriché le terrain nu du « real rock » à la française. A leur tête, Thierry Tuborg, un Joe Strummer né à Paris qui n’a jamais mis sa langue dans la poche…

Descente en apnée au coeur de ces années « collectors »… Tout commence au printemps 1978 lorsque Kick, chanteur de Strychnine ami de Thierry (Heinenken à l’époque), lui présente deux de ses potes, l’un bassiste, l’autre batteur : Richard Brousse et Jean de Rivière. Manquait plus que le gratteux ! Suite au passage éclair de Chinoi (sondier de la grande époque Mano Negra – Egalement dans le groupe punk Corail de la Teste-De-Buch, note du Cameleon) à ce poste, jugé trop âgé et technique, Vincent « Tungstène » Simonacci, étudiant de Dordogne, est recruté après avoir travaillé dur pour impressionner ses examinateurs. L’audition d’une première maquette faillit être fatale au combo, mais le véritable coup dur est porté un peu plus tard lorsque Richard, pilier de l’entreprise, quitte Stalag pour rejoindre Strychnine. Le sauveur sera Raymond Belliard, alias « Beber » et « Magic Ray », roadie des Standards au look inoubliable sur lequel flashèrent nos trois compères. Selon la légende, Beber, qui possédait une superbe basse dont il n’avait jamais joué de sa vie, enquilla le répertoire en quelques jours.

   

Le quartet commence réellement là sa carrière de groupe précurseur du punk rock à la française, sous l’hymne « T’es pas un bon à rien, ancêtre de Pétain, tu ressembles à ton père, la connerie c’est héréditaire… Haou ! » Face à l’image de bons branleurs qu’ils dégagent au premier degré, tranchent les propos engagés, le son et l’atmosphère sacrificielle de leurs concerts dans lesquels la société est passée au hachoir. Stalag bosse dur et Thierry rode déjà la plume vivace qu’on lui connaît, avec des cibles privilégiées comme le parisianisme de bon ton (visé sur le morceau « Dernier Cri »), la société et les laissés pour compte (« Les Fusils »), les fils à papa (« L’étudiant ») et les interdits (« Sauf Nécessité » et « Désirs télévisés »)…

Des négatifs ont été retrouvés par Olivier Ox dans un vide-greniers de Bordeaux…. Voici quelque photos datées 1981.

 

Cet engagement les situe davantage dans la lignée des Clash que des Pistols. Préfigurant l’époque Camera Silens, les nombreux fidèles de ce combo d’allumés scandent ces paroles face à la scène en pogotant. Dans cette mouvance teufarde et destroy se retrouvent les punks occasionnels, étudiants d’Archi et des Beaux-Arts amoureux d’Andy Warhol, et les plus authentiques, plus chatouilleux de la castagne. Ces derniers alimentent la face la plus sombre du groupe. Stalag devient identifiable pour les institutions qui nomment cela « troubles à l’ordre public ». Certains concerts sont annulés en prévention. C’est autant les excès que l’ultra-réalisme du message révolutionnaire qui font de Stalag un groupe historique. Les traces de leur verve précoce sont audibles sur le 45 tours aujourd’hui collector « Date Limite de Vente » et sur quelques compiles sauvages. Mais Stalag se déguste surtout en live. Ils totaliseront plus d’une centaine de dates, ce qui n’est pas négligeable pour un groupe de l’époque ! Cette activité, ils la doivent en grande partie au travail de Boogie Production, boîte dirigée par Richard Berthou et Fabrice Fay dont sont issues les fameuses tournées Bordeaux Rock (Stalag, Standards, STO).

Extrait du livre « BORDEAUX ROCK(S) », de Denis Fouquet (éditions Castor Astral, 2007).

Réédition 300 copies. Merci à Beber, Thierry & Ponch. Le groupe Stalag se reformera en 2005 pour des concerts…

Site de Thierry Tuborg avec des documents sur Stalag : http://thierry-tuborg.nfrance.com/stalag.htm

« 
« Stalag «  » », »

K7 démo () 1980

  • Dernier cri / Interdits aux moins de 18 ans / Carolus d’or / Sauf nécessité / Marche ou crève / L’étudiant / Les fusils (live)

« 
« Stalag « Date limite de vente » », »

SP (BX Records – BX 05) 1981

  • A01/ Secrets
  • B01/ Date limite de vente

Stalag « Secrets » (SP « Date limite de vente »)

Stalag « Date limite de vente » (SP « Date limite de vente »)

48ème référence, STALAG

STALAG : Casse-couilles, capricieux, Kro-addicts… Mais Keupons Collectors ! Suite au séisme punk de Mont-de-Marsan 1977 qui avait réuni les Clash, Jam, Eddie & The Hot Rods, Dr Feelgood, les Boys, les Rings, les Maniacs et Police (encore épinglés à leur nourrice), le Sud-Ouest a vu éclore ses premiers groupes « keupons ». Plutôt ancrée au Pub Rock, la génération ST bordelaise de la fin des 70’s, Strychnine en tête, bouta les « vieux fûts » de la pop planante hors des docks de la Lune. Emule de leurs (jeunes) aînés, Stalag, un combo de gamins agités mi-loubards mi-étudiants, mordit un peu plus fort encore le dos de la bête. Accompagné d’une nuée de sauterelles à crêtes oranges et d’insectes nocturnes au cuir clouté, Stalag a défrayé la chronique des faits divers, de Bordeaux à Fumel, et défriché le terrain nu du « real rock » à la française. A leur tête, Thierry Tuborg, un Joe Strummer né à Paris qui n’a jamais mis sa langue dans la poche…

Descente en apnée au coeur de ces années « collectors »… Tout commence au printemps 1978 lorsque Kick, chanteur de Strychnine ami de Thierry (Heinenken à l’époque), lui présente deux de ses potes, l’un bassiste, l’autre batteur : Richard Brousse et Jean de Rivière. Manquait plus que le gratteux ! Suite au passage éclair de Chinoi (sondier de la grande époque Mano Negra – Egalement dans le groupe punk Corail de la Teste-De-Buch, note du Cameleon) à ce poste, jugé trop âgé et technique, Vincent « Tungstène » Simonacci, étudiant de Dordogne, est recruté après avoir travaillé dur pour impressionner ses examinateurs. L’audition d’une première maquette faillit être fatale au combo, mais le véritable coup dur est porté un peu plus tard lorsque Richard, pilier de l’entreprise, quitte Stalag pour rejoindre Strychnine. Le sauveur sera Raymond Belliard, alias « Beber » et « Magic Ray », roadie des Standards au look inoubliable sur lequel flashèrent nos trois compères. Selon la légende, Beber, qui possédait une superbe basse dont il n’avait jamais joué de sa vie, enquilla le répertoire en quelques jours.

   

 

Le quartet commence réellement là sa carrière de groupe précurseur du punk rock à la française, sous l’hymne « T’es pas un bon à rien, ancêtre de Pétain, tu ressembles à ton père, la connerie c’est héréditaire… Haou ! » Face à l’image de bons branleurs qu’ils dégagent au premier degré, tranchent les propos engagés, le son et l’atmosphère sacrificielle de leurs concerts dans lesquels la société est passée au hachoir. Stalag bosse dur et Thierry rode déjà la plume vivace qu’on lui connaît, avec des cibles privilégiées comme le parisianisme de bon ton (visé sur le morceau « Dernier Cri »), la société et les laissés pour compte (« Les Fusils »), les fils à papa (« L’étudiant ») et les interdits (« Sauf Nécessité » et « Désirs télévisés »)…

Des négatifs ont été retrouvés par Olivier Ox dans un vide-greniers de Bordeaux…. Voici quelque photos datées 1981.

 

Cet engagement les situe davantage dans la lignée des Clash que des Pistols. Préfigurant l’époque Camera Silens, les nombreux fidèles de ce combo d’allumés scandent ces paroles face à la scène en pogotant. Dans cette mouvance teufarde et destroy se retrouvent les punks occasionnels, étudiants d’Archi et des Beaux-Arts amoureux d’Andy Warhol, et les plus authentiques, plus chatouilleux de la castagne. Ces derniers alimentent la face la plus sombre du groupe. Stalag devient identifiable pour les institutions qui nomment cela « troubles à l’ordre public ». Certains concerts sont annulés en prévention. C’est autant les excès que l’ultra-réalisme du message révolutionnaire qui font de Stalag un groupe historique. Les traces de leur verve précoce sont audibles sur le 45 tours aujourd’hui collector « Date Limite de Vente » et sur quelques compiles sauvages. Mais Stalag se déguste surtout en live. Ils totaliseront plus d’une centaine de dates, ce qui n’est pas négligeable pour un groupe de l’époque ! Cette activité, ils la doivent en grande partie au travail de Boogie Production, boîte dirigée par Richard Berthou et Fabrice Fay dont sont issues les fameuses tournées Bordeaux Rock (Stalag, Standards, STO).

Extrait du livre « BORDEAUX ROCK(S) », de Denis Fouquet (éditions Castor Astral, 2007).

Réédition 300 copies. Merci à Beber, Thierry & Ponch. Le groupe Stalag se reformera en 2005 pour des concerts…

Site de Thierry Tuborg avec des documents sur Stalag : http://thierry-tuborg.nfrance.com/stalag.htm

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« Stalag «  » », »

K7 démo () 1980

  • Dernier cri / Interdits aux moins de 18 ans / Carolus d’or / Sauf nécessité / Marche ou crève / L’étudiant / Les fusils (live)

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« Stalag « Date limite de vente » », »

SP (BX Records – BX 05) 1981

  • A01/ Secrets
  • B01/ Date limite de vente