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Gérard Blanchard : Ex-Bastonnard des années tourangelles

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Nouvelle République du Centre (02/12/83) / Collection : Archives départementales 37 / Numérisation par David Euthanasie

GÉRARD BLANCHARD

Ex-Bastonnard des années tourangelles

Il a traîné dans les fins fonds du vieux Tours. La rue des Cerisiers, un passage bien étroit avec au bout le « Petit Faucheux », de Popol. A l’époque Blanchard s’appelait Georges Bastonnard et son compagnon c’était déjà un accordéon baveux. Derrière ses souvenirs traînent les flon-flon de la fanfare des Beaux-Arts, le rock décadent de « Roxy Musette », la punkitude de « Gueule d’Amour », et le Jo B.B. Fok… Un paquet d’expériences qu’il n’oublie pas. « Surtout que partout où je suis passé, j’ai toujours fait le zouave ».

Et quand un soir parisien, deux messieurs de la maison Barclay le font signer, le Tourangeau débarque. « Ma copine Danielle Messia les a forcés à venir, mitraillette au poing, à « La Tanière », où je chantais ». Personne dans la salle, mais les producteurs trouvent ça chouette. En avant pour le vinyl et Rock Amadour. Rock, variétés, ska ou miousette ? On ne sait plus très bien, mais c’est bien, le peuple en redemande. La meilleure vente de l’année, dans la foulée le Midem à Cannes et cette année Spa. Gérard Blanchard empoche le grand Prix, les puristes crient au scandale, le jury a trahi. Ils attendaient Detressan, Blanchard leur fait un bras d’honneur. « Je crois que les juges ont été influencés par le public qui a bien déliré lors de mon passage ».

Malgré tout ça, il garde sa panique au frigo. Faut pas s’énerver, il en verra d’autres. En attendant il découpe des petites tranches de vie comme des images de B.D. et les colle sur son soufflet. Dans les bulles, dérision et humour, et parfois pas mal de tendresse tout autour, les ficelles du métier. « Y a pas trente-six solutions, ou tu rentres pleinement dedans et on va t’aider, ou tu les envoies foutre et tu es complètement rejeté. C’est pas le succès de Rock Amadour qui m’a perturbé, mais tout ce qui suit ». Les contraintes du milieu, il assume à reculons.

Ce qui suit c’est aussi et quand même le second album « Matinée et Soirée » qui grimpe fort et superbe. Beaucoup plus original que le premier ballon d’essai, là Gérard Blanchard entreprend une véritable manœuvre graphique, rappelant au passage que ses premiers amours furent picturales. D’ailleurs tout en préparant le troisième 30 cm en 84, année qui le verra prêtre ouvrier dans un film des Charlots « pour faire l’imbécile une fois de plus », le chanteur accordéoniste exposera à la galerie Lombards, une série de dessins acryliques de 80. J’accroche, je bois un p’tit coup au vernissage, ça ne demandera pas trop de boulot ». Le bonhomme ne veut pas se disperser. Il vient de refuser une comédie musicale, et se tâte pour un rôle important dans un film qui ne devrait pas l’être moins.

Lui, c’est l’être plus, positivement fou dans son délire bédéphile. Gérard Blanchard adore Margerin. Rickie banlieue le héros dessiné de son petit frère ?

L.Q.

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