
Camera Silens, Bérurier Noir (09/06/84)
+ Amphi Descartes à Poitiers (86)
Organisation : A.M.P. – 35 frs
- Camera Silens : Gilles (chant), Benoît (guitare), Eric (basse) et Bruno (batterie)
Rock’n’roll Deconnection
Camera Silens jouait à Poitiers samedi dernier. Avec Gilles, le chanteur désormais libre, pour un « Bal des Vauriens » chargé d’émotion.
CAMERA a changé. Depuis les Boulevards, le batteur de Brigade a rejoint la bande à Benoît. Un ami et fan de toujours s’occupe maintenant du management. La place de chanteur est revenue à Gilles qui ne joue plus de la basse. Mais apprend à tenir la scène. Torse nu et bras tatoués.
Camera Silens avait raté le rendez-vous de Bergerac mais s’est retrouvé à Poitiers. Punks et skins venus de Bordeaux – et de Reims même – attendaient leurs classiques : Squatt, S.O.S., Suicide, Camera Silens chanté moitié sur scène mouillé dans la foule, et le fameux « Pour la gloire », hymne incontesté. Les morceaux nouveaux ont ce même potentiel : « Le Bal des Vauriens » est une sacrée chanson. Et plus qu’un titre ironique, « L’Espoir et la Santé » révèle un furieux besoin de résistance.
Camera Silens est donc de nouveau sur les rails.
Chaos Production sortira un disque à la rentrée. Les franchouillards apprendront que ce groupe écrit des textes étonnants de lucidité. Pour les fils de personne, ceux qui trouvent en concert des vibrations plus fortes que tout. Vitales.
L’émotion que l’on devinait derrière les regards de Gilles écrase toutes les réserves d’intellos. Camera ne théorise pas. Vit parmi ce following-zone qu’ils ne trahiront pas. Ainsi leurs micros que le public s’appropriait naturellement.
« Ce sont des gens comme Camera Silens qui ont réveillé l’association » disaient les organisateurs.
Le groupe punk bordelais peut prétendre à une fierté rare : celle d’offrir et d’incarner un idéal. Pour ceux qui savent encore ce que cela veut dire…
ZELLO