
Show devant, resto après : amour toujours
Le Bateau Ivre
Show devant, resto après : amour toujoursLui naviguait dans le milieu chanson et musique, elle dans celui du théâtre.
La rencontre de Joël et Gysèle a donné un café-théâtre : le Bateau Ivre.Leur envie commune : faire du spectacle et monter une salle à Tours. Ils ont créé le Bateau Ivre le 3 avril 1982. Pourquoi cet emplacement excentré, dans le quartier Blanqui ? « On a refusé le centre-ville, pour avoir non une clientèle un peu bâtarde, mais une clientèle spectacle. »
Implanté dans l’ancien quartier pêcheur de Tours, le Bateau Ivre rend hommage à l’esprit du poète. « Rimbaud était complètement bargeaud. En plus il aimait beaucoup l’absinthe et ça nous plaît bien. »
Le Bateau Ivre ; c’est aussi le large, l’espace et l’évasion, dans un décor original. Joël et Gysèle ont élaboré une politique culturelle précise : programmer des soirées très variées pour attirer le public et le sensibiliser à différents genres. Ils ont acquis une clientèle régulière (30% des spectateurs). « Aujourd’hui, on a plus de 300 abonnés, qui nous font absolument confiance et viennent pour des spectacles divers : du classique au rock, en passant par le jazz, la chanson, le théâtre… »
C’est aussi pour les artistes une façon de se confronter, dans une petite salle, à un autre sorte de public. Depuis deux ans, le Bateau Ivre reçoit par exemple France Piéda, une concertiste de piano classique, spécialiste de Franz Liszt. Elle a joué entre autre à Chicago, au Philarmonique de Berlin… « Quel plaisir pour nous de recevoir une dame comme elle ! Evidemment, ce n’était pas un grand théâtre, une salle de concert classique… mais c’était un petit café-théâtre où tout le monde a craqué ! Bien sûr il y avait aussi des gens friquentant les concerts classiques. Il y avait des jeunes babas, des
jeunes rockers… »Un autre public, un nouveau contact
Le contact entre le public et les artistes est très fort. Après le spectacle, ces derniers font le tour des tables, discutent avec tous, et la soirée se termine par de longues tablées « entre copains ». Les artistes retrouvent ainsi une dimension humaine, qu’ils connaissaient au début de leur carrière et plus ou moins perdue par la suite. C’est le cas des Quilapayun, venus fin novembre. Ce groupe chilien, déjà très connu lorsqu’il est arrivé en France, n’avait jamais fréquenté les cafés-théâtres…
Dès le début, Joël et Gysèle ont compris que les spectacles ne les feraient pas vivre. Il fallait donc fonder quelque-chose en parallèle. Ils ont eu l’idée de monter un restaurant et bar qui profiterait de la clientèle du spectacle. Surpris au début par cette formule peu courante, les clients l’ont vite appréciée. Souvent le café-théâtre doit refuser des spectateurs en après-spectacle.
Le Bateau Ivre a donc deux composantes : le spectacle qui a le statut d’association loi 1901 (à but non lucratif), et la restauration-bar qui relève du commerce. Outre cette activité commerciale, le Bateau Ivre fait également appel à des annonceurs publicitaires qui prennent en charge la totalité du catalogue-programme.
Sans eux et sans cette diversité de spectacles, le café-théâtre aurait déjà fermé ses portes, comme bon nombre de petites salles, MJC, et même certaines maisons de la culture. Mais ici, la clientèle augmente tous les ans : 4 500 entrées en 84-85, 8 000 en 85-86 et 10 000 prévues pour cette année !
Pour faire redécouvrir cette musique, le Bateau Ivre présente des « mercredi-jazz », coproduits par Jazz à Tours, qui a cessé sa programmation cette année.
Le succès de la formule n’est plus à prouver (cinq cents entrées refusées depuis septembre).
plein tarif : 60 F
demi tarif(mer,jeud, étudiants, chômeurs, abonnés au P’tit Faucheux) : 50 F
tarifs abonnés : 40 F
tarif enfant : 30 F
carte abonnement : 80 F
normal/60 F étudiants, chômeurs…
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