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Punk society

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Facade n°4 (77) / Article : Alain Pacadis / Collection : Elli Medeiros / Numérisation par David Euthanasie

Dans le club désert, les accords de guitars se sont tus, le petit matin se lève sur King’s Road. Etait-ce les «Clash» ou les «Pistols». Maintenant ma tête est vide. By the way, l’m goin” for cigarettes, et une pluie translucide perle sur les pantalons trop serrés de vynil noir : Black is the colour of your eyes… Au fond de la salle, un kid hurlait : « KILL THEM ALL I » Était-ce moi ou toi ?
«Punk»: un mot de quatre lettres balancé sur le bitume de la Grande Ville par des excités en mal de sensations fortes qui veulent donner dans le style: «l’m bad». Le mot a fait son chemin comme tous les mots de quatre lettres: Fuck, Rock…
Flash Back. C’est à l’Open Market que tout a commencé. Marc Zermati ramène des States des tas de disques des « Standelis » ou des « Shadows of the Knight », Yves «Sweet Punk» Adrien commence à brancher tous ceux qui l’approchent sur « lggy et les Stooges ». En 72 il rencontre son acolyte et ami Alain Pacadis et ils hantent ensemble les rues vides entourés d’une cour de groupies à qui ils distribuent des mandrax: «lt’s so good for the mind… C’mon, little girl | hate you …» Le Punk était
lancé.
Serge Kruger a été le premier a organiser des parties punk dans son appartement de la rue aux Ours: tous s’y bousculaient, des New York Dolls aux Gazolines. Sur le flipper « Gaucho », les parties s’accumulaient, en bas dans la rue, l’énorme cadillac blanche. Mais c’était trop tôt, les Dolls l’avaient dit: «Too much, too soon.» Bientôt cette scène allait se désintégrer: Serge revendait son appartement
et Yves partait pour un exil de quatre ans dans une lointaine banlieue.
En 75, Elodie Lauten revient de New York, elle parle des Stooges de Johny Thunder, de la Scène, joue pour David Hockney ou Ursula Vian mais les galères s succèdent et elle repart à New York.
La Philosophie du Punk c’est celle de l’autodestruction: « No Future for Me… No Future for You… » disent les Sex Pistols. Les Punks aiment la révolte, le rock, la violence et les drogues dures. Ils se parent de cuir noir et de skaï et portent les cheveux courts.
Parmi les punks parisiens, il y a les musiciens proprement dit et les groupies, gens de la mode, artistes etc. qui ont vu là un moyen de personaliser leur manière de s’habiller, et de vivre à contre courant de la mode et de la morale officielle…

PARTIE MANQUANTE

… Patrick Eudeline est un suiveur: il a d’abord copié Elodie avant de se trouver un style
propre avec son groupe « Asphalt Jungle ».
« Contingent Anonyme » est aujourd’hui dissout: il y avait Nancy à la guitare qui a rejoint « Métal Urbain » et une adorable chanteuse: Miss O.D. (Mademoiselle Over Dose). « Man Ray » est également dissout, ce groupe « new wave» comprenait Herman Schwartz (aujourd’hui guitariste de Métal), Nénes Tabouret à la batterie et Anne Seymens, petite chanteuse recalée à son certificat d’étude parce qu’elle portait un T-shirt en vynil noir de chez « Sex ». Parmi les groupes plus récents, il y a « Métal Urbain » qui utilise un concept nouveau: l’emploi des synthétiseurs pour les percussions. Clode Panik est très influencé par Johny Rotten et refait sur scène: « Anarchie en France » traduction de «Anarchy in the UK» des Pistols.
Depuis la disparition de «Angel Face», «Loose Heart» et «Pain Head», tous les trois mort dans un accident d’avion, Henri Fleshi, chanteur en plexiglas a regroupé quatre musiciens de ces groupes susnommés pour former un nouveau gang de killers très dans la lignée des «Clash». Le guitariste Pierre Cousseau est toujours accompagné de Anne, cheveux longs ondulés, perfecto, regard faussement innocent et de Valérie, petite gamine de quinze ans qui se ballade en pantalon moulant et en talons
aiguille.
Un des groupes les plus récents est : « Guilty Razors » dont le chanteur se prend pour lggy revisited 77, ils refont « I wanna be your dog» et «Not right» des Stooges.
Les «L.U.V.» sont un groupe entièrement féminin très flashant : «When I say l’m in ove, You better believe l’m in love : L.U.V. » Il y a Edwige Grüss à la batterie, Caroline lead guitar, Fury Guitar (rythmic) et Aprodisia Flamingo, la chanteuse qui n’a peur de rien : « Sophisticated boum boum ». Comme
les «Dolls», elles avouent être très influencées par les «Shangri-las».
Les groupies Punks se retrouvent autour du magasin de vêtements : «Kiruna Melba», tenu par Titi Rognon. On y côtoie Edwige, la blonde sculpturale au sourire de marbre, Paquita, la Reine du Rock au solex scotché de fluo, Djemila plus branchée sur la funky disco et, le club 7, Adeline André qui porte en collier un paquet de gauloises et une boîte d’allumettes. captain Capta, le Punk qui a réussi, Dominique
Ganglof sacré « Monsieur Punk » par « Spécial Dernière » qui porte en hochet des mouches mortes dans des tubes en plastique, Maud Molineux, la seule Punk milliardaire, elle porte des épingles à nourrice en or massif.
Certains Punks se retrouvent aussi vers le Bd. Sébastopol. Il y a Marie-Hélène qui donne dans le sadomaso, Philippe Morillon qui essaie de créer une espèce de punkitude artistique et François Wimille qui a été le premier parisien à se vêtir uniquement de cuir noir. Sa fille Salomé est la plus jeune Punk de France.
Enfin, il y a Titus, constamment accompagné de son aide de camp : Blaise. Titus hantait les couloirs de Censier dès 70, à la recherche des filles du MLF qui l’envoyaient se promener à cause de sa petite taille, et puis il s’est branché sur les insignes et uniformes nazis (il en a une extraordinaire collection ; c’est ce qui l’excite sexuellement et idéologiquement) qu’il mélange allègrement à des drapeaux russes ou des croix de Lorraine.
Voici un petit apercu de la « Punk Society » parisienne. Elle n’a rien à envier à la scène londonienne ou new-yorkaise… I hope you’ll enjoy it…
Punkement vôtre,

Alain « Flash Out » Pacadis – Façade n°4 (77)

1977-Facade-4.20ElliPRE-1024x613 Punk society
Facade n°4 (77) / Article : Alain Pacadis / Collection : Elli Medeiros / Numérisation par David Euthanasie
1977-Facade-4.22ElliPRE-1024x599 Punk society
Facade n°4 (77) / Article : Alain Pacadis / Collection : Elli Medeiros / Numérisation par David Euthanasie

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