
« Oi ! » (18/08/84)
Avec : Camera Silens, Intensive Care (annulé), Komintern Sect, les Collabos, Al Kapott, les Néfastes, Kronstadt Disorder
+ Salons Gutenberg rue Gutenberg à Nantes (44)

Crêtes et bottes cloutées à Gutenberg
Oi ! Premier festival punk-nantais
Oi, si on aime. Aïe, si on déteste. En tout cas ça va déménager ce week-end au Salon Gutemberg. Pour la première fois à Nantes, un plan de destroy, de no future, d’hard core skin, de bottes cloutées et de crêtes endiablées. En clair, pour la première fois dans notre bonne Cité des Ducs, un Festival hautement Punk.
Sept groupes pour la grande messe des keupons et des skinheads. Avec le Nantais « Kronstadt Disorder » qui s’est distingué au Tremplin Rock 84 et en exclusivité « Intensive Care », un combo londonien qui va sortir de sa cave et fouler pour la première fois le sol français.Samedi à partir de 16 h, Salons Gutemberg à Chantenay. 21 rue Gutemberg. Bus n°21 Jean Macé. Entrée : 50 F. Bières et sandwiches sur place.
Le programme :
16 h, Néfaste. – Fortement inspiré des années 77 et 78, Néfaste proposera une quinzaine de morceaux en ouverture de festival et notamment « Rien à foutre ». UR-SS, « Les bouffons », clôtureront le set de ce groupe de Montaigu dont le nom devait prochainement apparaître sur une compilation New-Rose.
17 h 30, Al Kapott. – Les trop rares apparitions de ces groupes, dont ont été très remarquées, notamment lors d’un festival local, où ils avaient la lourde responsabilité de faire oublier la défection de dernière heure du « Reich orgasme ». Énergie assurée !
19 h, Collabos. – Ces quatre bretons ont déjà prouvé qu’ils savaient ce qu’ils voulaient. Deux de leurs titres avaient été retenus pour les compilations « Chaos en France », de même qu’un élément de l’enregistrement d’un LP 30 cm, paraîssant à la rentrée chez Raskan. Leur travail est omniprésent.
20 h 30, Kronstadt disorder. – Finaliste de son premier tremplin rock, dès leur premier passage, ces quatre Nantais déploient une rare violence sonore et s’opposent à toute forme de répression des amoureux, les « Khomieny » ou « Avez-vous l’étoffe d’un héros ».l’étoffe d’un héros » ont déjà
conquis l’auditoire punk rock de la région.21 h 45, KomIntern set. – Orléans, 1984, quatre messies aux prophéties toutes puissantes brandissant la bannière du hard core skin : Récemment remarqués à Nantes au cours d’une mémorable destroy session, ils ont derrière eux un casier discographique bien chargé : 3 compilations, Un LP 30 cm, et un hymne repris par tous les punks et skins de France « Unis par le vin »
23 h 30, Camera Silens. – Quand un groupe punk joue au tremplin FR3 et le gagne, c’est qu’il se passe quelque chose à Bordeaux. Ce groupe, super efficace sur scène, tient son nom des « cellules d’isolation totale », pour membres de la bande à Baader. Ils sont considérés comme l’un des groupes punk les plus intéressants du moment. A ne pas manquer !
1 h, Intensive Care. – Inspiré de « Peter and the test babies », ce combo londonien dévoilait son efficacité lors d’un tremplin punk rock qu’il devait remporter devant lus de 400 participants. Par ailleurs on les a vu aux côtés de groupes tels que « Chronogen », « Mahor Accident », « Exploited », « Varukers » et seront incontestablement, l’événement de ce 1er festival de Nantes. L’esprit de ceux qui manqueront Intensive Care ne connaîtra plus jamais le repos !
Festival Oï
SAMEDI 18 Août., il est 18 heures lorsque le Salon Gutenberg est envahi par un peu plus de 200 personnes (entrées payantes). Tout le monde est venu assister à ce premier Festivaaaal Oï sur Nantes. 7 groupes ont été invités, 6 Français et un Anglais. En effet, Néfastes, All Kapott, Collabos, Kronstadt Disorder, Komintern Sect, Camera Silens et Intensive Care de Londres doivent jouer.
Les NÉFASTES viennent de Montaigu (à 30 bornes de Nantes), influencés plutôt 77, ils ne joueront pas longtemps mais on a pu reconnaître quelques morceaux de leur répertoire comme “rien à foutre”, “URSS” ou “Euthanasie” une reprise des OLIVENSTEIN. Malheureusement, la sono était mal réglée…
Al KAPOTT vient de BREST. Pour ma part, je les découvrais et j’étais surement pas le seul car ils n’avaient pas fait beaucoup de concerts avant ce festival. Le concert fut excellent. Le chanteur omniprésent et les morceaux géniaux, un des meilleurs moments de cet journées.
Un peu plus tard, c’est au tour des COLLABOS de monter sur scène. On les connaissait grâce au compilation “CHAOS EN FRANCE” mais aussi avec un morceau sur une compil. produite par NEW WAVE il y a peu de temps. On attendait beaucoup d’eux et on a été servi. Environs 14 titres dont deux reprises, une des RAMONES et une de UK SUBS “party in Paris”. Tout le monde a put apprécier le jeux de scène de Raskal, découvrir de nouveaux morceaux : ‘L’innocent » “Samu”, « Tu »… et reconnaître les anciens Sylvain Bergast, agenouillé dans les WC et bien sûr Eté
4ème groupe de la journée : KRONSTADT DISORDER. « Roger », « tu te croyais le plus fort » ou « Khomeny » furent les titres joués tout au long de ce concert. Excellente prestation donc des quatre Nantais qui firent participer le public jusque sur scène ! Une confirmation en quelque sorte de la valeur de ce groupe qu’on avait déjà put voir au tremplin ou ils avaient fini 3eme et au Madrigal lors d’un concert avec KOMINTERN SECT.
Il est presque minuit, quand KOMINTERN SECT s’apprête à jouer. Carl, Punky, Jano et Tom entame ce concert avec un nouveau morceau : Dernier Combat mais les Orléanais devront s’y prendre plusieurs reprises avant de commencer à jouer (problèmes de sono et de cordes cassées pour Punky et Jano). Heureusement tout rentre dans l’ordre et « Unis par le vin » sera suivit d’une quinzaine de morceaux qu’il soit connus de tout le monde « France », « les seigneurs de la guerre », Les vauriens… ou récents : Rêve de liberté (Chaos en France 2), Amsterdam ou Dernier combat. Rien à dire, un concert aussi bon que celui d’avril dernier chez TOM pour un groupe qui n’a plus rien à prouver.
1 Heure : CAMERA SILENS. Le groupe de Bordeaux qui va bientôt sortir un mini 33 s’apprête à cloturer le festival. Ils ne joueront pas longtemps puisque la salle devra fermer aux alentours de 2 heures. Les Bordelais ne joueront donc pas « Pour la gloire » mais ont put écouter « EST/OUEST », « SQUATT », « Semaine Rouge », « le bal des vauriens », etc…
C’est alors qu’on nous confirment que les Londoniens d’Intensive Care ne joueront pas. Seul le bassiste est arrivé à destination. Une déception bien sûr mais vite oubliée lorsque qu’on repense aux prestations des 6 autres groupes.
Samedi 18 salons Gutemberg à partir de 16 heures.
A la mi-août, c’est la fête des… punks. Ce festival shit fuck destroy, avec six groupes français et un invité special from London « Intensive Care » s’adresse à tous les keupons, les skinheads et tous les amateurs de musique qui crache, qui gicle et s’éclate. La fièvre du samedi soir sera sauvage, agitée, énergique et peut-être sans lendemain : No Future !● 16 h : NEFASTE (Montaigu) Fortement inspiré des années 77, Néfaste propose une quinzaine de morceaux pour ouvrir ce festival Oï : « Rien à foutre », « URSS », « Les bouffons » clôtureront le set de
ce groupe dont le nom devrait prochainement apparaître sur une compilation New Rose.● 17 h30 : (Brest) Les trop rares apparitions de ce groupe de Brest-même ont été très remarquées notamment lors d’un festival local (où ils avaient la lourde responsabilité de faire oublier la défection de « Reich Orgasm »). Énergie assurée. Satisfait ou remboursé.
● 19h COLLABOS (Brest) Ces quatre bretons ont déjà prouvé qu’ils savaient ce qu’ils voulaient : deux de leurs titres ont été retenus pour les compilations « Chaos en France ». Ils préparent actuellement l’enregistrement d’un LP 30 cm. parallèlement à un travail de scène où Raskal, leur chanteur est omniprésent.
● 20 h30 KRONSTADT DISORDER (Nantes) Les régionaux de l’étape, finalistes du Tremplin Rock de Graslin ont déployé, dès leur première apparition, une farouche volonté de s’opposer à toutes formes de fanatisme. Leurs hits « Khomeiny » et « avez-vous l’étoffe d’un héros », ont déjà conquis l’auditoire punk rock régional.
● 21 h45 KOMINTERN SECT (Orléans) Quatre messies aux prophéties toutes puissantes invoquent leurs dieux barbares et brandissent la bannière du hard core skin. Récemment remarqués (par le destin) au
cours d’une mémorable destroy session (Chez Tom), ils ont derrière eux un casier discographique bien chargé : 3 compilations. un LP 30 cm et un hymne vengeur repris par tous les punks et skins de France
« unis par le vin ».● 23 h30 CAMERA SILENS (Bordeaux) Quand un groupe punk passe au tremplin FR3 et le gagne, c’est qu’il se passe quelque chose à Bordeaux. Le groupe super efficace sur scène tient son nom des « cellules d’isolation totale » réservées aux membres de la bande à Baader. Ces bordelais sont considérés comme l’un des meilleurs groupes punks français. Un must.
● 1 h00 : INTENSIVE CARE (Londres) à l’heure où il sera déjà demain, un groupe anglais en exclusivité et en direct du berceau mondial de la ziquemiu keupon : inspirés de « Peter and the test tube
babies ». Le combo londonien Intensive Care dévoilait son efficacité lors d’un tremplin punk-rock qu’il devait remporter devant plus de 400 participants. Par ailleurs, on les a vus aux côtés de groupes tels que Chron Gen, Major Accident, Exploited, et ils seront incontestablement l’évènement de ce premier
festival Oi de Nantes. L’esprit de ceux qui manqueront Intensive Care ne connaîtront jamais le repos. Il faudra sans doute leur prodiguer des soins intensifs. Pour l’éternité Oi.Samedi 18 août à partir de 16 h Salons Gutemberg à Chantenay, 21 rue Gutemberg. Bus n 21 vers Jean Macé. (50 F.) Bière, sandwiches sur place.
- Camera Silens : Gilles (chant), Benoît (guitare), Eric (basse), Bruno (batterie)
LE FESTIVAL DE CHANTENAY
Chauds, chauds, les punks !Dès 16 h samedi, on pointe son nez derrière les rideaux de fenetre, rue Gutenberg. « C’est quoi du juste ? Des pink ? Ça vient des Etats-Unis, ça ? » s’interroge la voisine. « Du moment qu’ils ne cassent rien, ça nous est égal ! ».
Ils ne venaient pas des Etats-Unis et ils n’ont rien cassé. Ils sont venus accompagner leur groupe : qu’ils soient de Bordeaux, de Montaigu, d’Orléans ou de Brest, ils avaient fait la route pour crier « oi, oi » devant « Néfaste », « Al Kapott », « Collabos », « Kronstadt Disorder », « Komintern Sect » ou « Camera Silens ».
Avec une déception : l’absence des Anglais. Les maîtres de la punkitude ne sont pas venus. Le stop Londres-Nantes n’a pas marché pour les quatre endiablés d’« Intensive Care ». Peu importe, tout le monde semblait content de se retrouver dans cette salle étroite, tapissée de médaillons fleuris, dont on fermait avec vigilance portes et fenêtres, « à cause du bruit pour les voisins ».
Deux-cents personnes pendant huit heures dans cette étuve, c’est comme un match de catch à trois : les décibels, la fumée et l’odeur de fauve. Mais on est punk ou on ne l’est pas. On en a vu bien d’autres.
Tiens, le look par exemple. « Il y a intérêt à assurer dans un festival ». Elle, elle a choisi la tendance « Regardez-moi comme je suis malsaine » : une tunique noire avec des têtes de mort imprimées, un rat blanc, endormi sur l’épaule. L’effet est garanti. Bien mieux réussi que ce tee-shirt « Hitler, European Tour, 1939-1945 » avec inscrites au dos, les dates des « concerts » du fameux périple.
Plus drôle le contrôleur à l’entrée, un « skinhead » (crâne rase) endrapé dans les couleurs de sa Majesté-qui ne sait rien dire d’autre que « fuck off, fuck off ! » (la traduction n’est pas autorisée dans nos colonnes).
L’autre tendance, majoritaire, est le genre « néo-plouc de campagne » convertis dix ans plus tard au rite de la provocation anglaise. Alors même avec leur treillis et leur tête d’oeufs (il y en a qui ne font aucun effort vestimentaire et viennent avec une veste de survêtement), ils ont du mal à cacher leur complexe d’anciens bidasses en virée. On se croit sur le quai d’une gare quand toute la bande répète « zig, zig, zig, oi, oi, oi ! ».
En tout cas le festival de Nantes aura eu le mérite de confirmer un groupe… de Nantes : Kronstadt Disorder. Dès les premières notes, ça crunche, ça part comme une rafale mais ce n’est pas le désordre. « P’tit Marin », le chanteur, et ses copains sont en plein progrès. Pour un peu, ils mériteraient leur qualification au Tremplin Rock 84.
Bourrés d’énergie, les quatre Nantais dynamitent leurs chansons en dansant sur des pétards. La voix éraillée comme il faut, une guitare survoltée, un batteur qui en veut et en redemande, tout le monde est de connivence et les morceaux s’enchaînent sur de la braise brûlante, cisaillés par des tensions et des ruptures coupantes.
Une belle entrée en matière pour Camera Silens, les Bordelais qui montent. Mais les punks se couchent tôt. Passée une heure du matin, il n’y avait pas grand monde pour apprécier un groupe qui vous file un sérieux coup de forme. On en avait besoin…


18.08.84 : festival punk à Nantes
Enfin un truc de taille sur Nantes : 7 groupes (pour 50fr) et pas des moindres (Collabos, Komintern Sect, Camera Silens, Intensive Care de Londres) pour une soirée d’enfer. Par contre la sono, elle, était pas d’enfer et le son dégueu comme toujours au salon Gutenberg : au bout d’une heure les oreilles bourdonnaient… alors au bout de huit heures de concert…
Les Néfaste ont commencé la fête en jouant 9 morceaux notamment tous les titres de leur K7 maquette (bouffons, rien à foutre, politic, euthanasie (des Olivensteins), urss). C’est toujours difficile d’assurer le début d’un festival et heureusement les Néfaste avaient leur contingent, venu de Montaigu, qui était là pour les soutenir et pogoter sur une musique assez 77.
Une demi-heure après la fin du concert des Néfaste, les musicos brestois Al Kapott prennent la relève et aussitôt c’est le délire… Un groupe qui a vraiment la pêche, un batteur énergique, tout comme le reste du groupe. Une dizaine de morceaux environ, tous inédits, d’ailleurs : une prise réussie des Test-tubes et des Maniac, plein d’autres trucs rapides. Un concert très réussi malgré un son pourrave…
Les Collabos (de Brest) continuent les “hostilités” et pas mal de monde retourne dans la salle. A peu près 15 titres, rapides et plein d’énergie, dont trois reprises : Ramones, Undertones et UK Subs, des morceaux de leur composition, sa soeur, morphin, l’innocent… des trucs plus connus comme Sylvain Bergaste, Eté 69, Jean-Paul II, Agenouille dans les WC (ces deux derniers étant leurs plus rapides des morceaux). Comme Al Kapott, le public a beaucoup apprécié, et le groupe a fait un rappel de plusieurs chansons…
Suivent les Kronstadt Disorder. Dommage pour eux il n’y a eu beaucoup de pois sauteurs pour leur concert : les pogoteurs récupéraient leur souffle pour le concert suivant. Pourtant le groupe nantais a fait un bon concert (malgré des erreurs, très pardonnables), ils ont joué des morceaux nouveaux depuis le concert au Madrigal: Collabos, un blues aussi et bien sûr leurs titres habituels: 84, Roger, KD, Les branleurs, Khomeini, Sex and violence (une reprise qui a fait revenir du monde dans la salle, surtout pour accompagner le chanteur aux micros). Espérons que leurs deux concerts au Floride le 19 et 20 septembre aient un meilleur son.
Quand Komintern Sect entamme son concert, la salle est à nouveau pleine (et étouffante). Plus d’une dizaine de morceaux vifs et rageurs, leur répertoire habituel: Unis par le vin, France, Rêve de liberté, Barcelone 1936, Carte du parti, etc., des inédits tels que Dernier combat, Amsterdam (une reprise mais de qui??!!), des morceaux enchaînés: Maladie mentale/Les vauriens, reprise de la fin d’Unis par le vin enchaîné à un autre morceau (Téléréligion?) ne laissant pas le temps de s’essoufler… Peut-être y a-t-il eu des réglages de sono, en tout cas c’est Komintern Sect qui a eu le meilleur son… Après avoir joué en rappel Unis par le vin et France, le groupe, épuisé par la chaleur, quitte la scène…
Vers plus d’une heure du matin, c’est Camera Silens qui a clos la soirée avec un bon concert, même si on a eu que 7 morceaux (dont Squatt, Est/Ouest, Suicide, Le bal des vauriens, Semaine rouge) malheureusement pas de « Pour la gloire » (à 2h. il fallait tout arrêter). Le concert a mis du temps à démarrer et le chanteur était furieux à propos du son des micros;; Ça a fini par s’arranger…
J’étais content que le concert se termine: chaleur, bourdonnement des oreilles et fatigue. Le groupe anglais prévu n’a pu venir (seul le bassiste était présent…).
Ce festival semble une réussite: 240 entrées payantes, 200 gratuites, du peuple de partout: Brest, Orléans, Bordeaux, Saumur, Vannes, Quimper, Montaigu, Cholet, des mecs de Lucrate Milk de Paris etc. Ce qui était déplorable est ce son lamentable. La prochaine fois espérons aussi que ce soit fait en deux fois: 8 heures de concert et d’attente c’est trop long.
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