– « Festival de Mont- de-Marsan » et « Accélération punk »

Au Vidéostore rue des Grands Augustins à Paris (75)

PUNKS A SAINT-MICHEL En feuilletant un journal de cinéma, je tombe en arrêt devant un titre "Festival de Mont-de-Marsan. Eh oui ! ce cher festival punk des 5 et 6 août dernier. Il n'aura pas fait couler beaucoup d'encre, mais il aura fait gicler des photons vers la caméra de Jean-François Roux dont le film passe en ce moment au vidéostore avec "Accélération Punk".
Le festival tout d'abord. Il est projeté en noir et blanc dans cette petite cave sympa du vidéostore.
On voit et revoit Clash avec beaucoup de plaisir. Siménon avec ses mimiques de pantin déglingué et son tee-shirt "Everybody's prostitute", Strummer avec sa voix et sa gueule plus que convaincantes, Jones effacé mais tellement indispensable sont réellement géniaux et on ne peut rester assis en écoutant le cœur Clash gueulant : A'm so bo-ored with the U.S.A.! Quelle pêche ils tiennent ! Puis vient Shine (de Shakim Street) dont la poitrine et les cuisses fuselées sont largement mises en valeur par la caméra, ainsi que l'incitation au viol que tout punk normalement constitué n'a pas pu ne pas ressentir durant son set.
Sans coupure, bondit le fauve chanteur d'Eddie and the Rods. Ancien gymnaste, il sait le montrer en effectuant une roue et autres contorsions impossibles. il tient sa musique dans son corps et l'en fait exploser à toute vitesse.
Surgit Lee Brilleaux (Dr Feelgoodl complétement raide, se roulant par terre avec son harmonica et accompagnant peut-être plus encore que le chanteur blanc du groupe précédent sa musique avec les mouvements de son corps. Ce dernier était peut-être trop léger, trop aérien dans ses gestes, pour le rock n'roll. Super rythmique pour "Back in the night" Humm…
L'affiche annonçait "Hot cuts from Mont-de-Marsan". C'est réellement chaud, a n'en plus pouvoir supporter ces saloperies d'écran TV et de sièges pour invalides. Un seul regret: Bijou absent. Je me serais bien jeté un petit "C'est un animal" derrière la cravate. Film bien monté, peut-être plus "rock" c'est-à-dire plus déferlant que le festival lui-même.
Quelques vues en rab des arènes et de sa faune auraient été les bienvenues. Donc, si vous avez des copains néophytes en matière de punk-rock, entrainez-les au vidéostore, rue des Grands-Augustins.
Deuxième film: accélération punk. Alors la… Dur !
Le film n'était pas que musical, il débute par la prestation de Stinky Toys entrecoupée de vues d'Elli et de son copain dans les manèges d'une fête foraine. Absolument inintéressant.
Puis, toujours Stinky Toys et la voix désespérée d'Elli avec maintenant des images d'une orgie tout ce qu'il y a de plus punk. Lassant parce que le montage est dégueulasse (Stinky) et qu'on en a rien a foutre de leurs défonces.
Surgissent de ce cloaque, des photos superbes de Damned, déformés jusqu'à l'angoisse par des grand-angles avec des couleurs frappantes et des grimaces horribles sur des maquillages outranciers. Rien que pour ce court passage, chef-d’œuvre de subversion perverse, il faut aller voir Accélération Punk.
De nouveau des images de défonce dans un appartement puis Wayne County a Paris, travesti en femme, provocant jusqu'au dégout et hurlant "lf you want to fuck me, fuck me… fuck me… fuck me… fuck me… ». Encore des passages ennuyeux et fades, heureusement relevés par l'entrée dans la salle de quelques punks pintés. "Moi j'veux voir Sex Pistols et Damned et… et Clash… Moi y m'emmerde, j'comprends rien a l'anglais… Eh, fais gaffe… écrase pas mes lunettes… Whaaa…
"God save the queen". Eh oui, les têtes d'hallucinés de Rotten et des Sex Pistols viennent de se pointer sur l'écran. "God save the queen… No future, No future for ya… ! »
Tout ça mixé a des images du Jubilé et de S.M. Elisabeth a cheval devant les Horse Guards. Le contraste Jubilé Pistols est pour le moins anachronique.
Suit le concert donné sur la Tamise depuis une péniche par les Pistolets du Sexe devant les berges noires de Punks et les vedettes de la police britannique. Le film se termine sur les bagarres qui s'ensuivent, les flics ayant investi le bateau. On voit descendre Rotten et ses acolytes, l'air triste devant cette galère.
Johnny nous envoie un petit sourire au moment ou il se fait embarquer d'un air de dire "A la prochaine" Bye Bye.
Dommage qu'il y ait des répétitions de scènes trop fréquentes. Ah oui, c'est en couleurs. Ce court métrage réalisé sur les punks et par un punk (Robert Glassman) est… PUNK

Elli Zylherman at Sarah (Rock en Stock n°7)