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Orléans : Le patron d’un bar est abattu

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Nouvelle République du Centre (24/03/76) / Collection : Archives départementales 37 / Numérisation par David Euthanasie
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Nouvelle République du Centre (24/03/76) / Collection : Archives départementales 37 / Numérisation par David Euthanasie

DANS UN BAR ORLÉANAIS
UN JEUNE CLIENT ÉCONDUIT ABAT LE PATRON D’UNE BALLE DE CARABINE ET DISPARAIT

SUITE DE LA PAGE 1
Le cadre, c’est un café-tabac moderne de la rive gauche à Orléans, « Le Havane », au 17, quai de Prague. Il a été acquis Voici cinq ans par un rapatrié, M. Louis Dambrosio, un homme de 54 ans, assez fort, qu’on connaît bien à Orléans où il est venu se fixer en 1969, tout d’abord à la station-service du “Cèdre”, boulevard Jean-Jaurès.
M. Dambrosio exploite en même temps un restaurant à Paris et il partage son temps entre la capitale et le café du quai de Prague, exploité en titre par sa femme et son fils unique, Jean-Louis, qui habite juste au- dessus. Un gérant de nuit, M. Michel Duchesne, travaille aussi à ce café qui reste ouvert jusqu’à une heure du matin et connaît une grosse fréquentation, après la sortie des spectacles.
Un quatuor bruyant
C’est justement M. Duchesne qui est de service lundi soir. Il n’a pris ce poste que voici quinze jours, et cela explique pour une part la suite de l’affaire, notamment l’appel à M. Louis Dambrosio.
Vers 23 h. quatre jeunes gens trois hommes et une jeune fille arrivent dans le café. Ils se font servir au comptoir, puis ils se mettent à jouer au flipper. Ils sont apparemment fort calmes, lorsque tout à coup ils se mettent à vociférer.
Leurs cris sont de plus en plus forts. Et M. Duchesne intervient pour les calmer. Il essaie tout : “Baissez le ton, il y a un enfant qui dort au-dessus”. Mais il est couvert d’injures et il est même giflé, par l’un des quatre, par-dessus le comptoir.
M. Jean-Louis Dambrosio, alerté par le bruit, descend au bar. Il essaie lui aussi de les calmer, sans plus de succès.
Mais quelqu’un a alerté M. Dambrosio père. Et celui-ci n’a pas hésité à venir prêter main forte à son jeune gérant. Il arrive bientôt. Et est-ce sa force physique, l’autorité d’un homme de 54 ans, un peu l’habitude aussi, peut-être de ce genre de discussion, toujours est-il qu’il ramène le quatuor au calme. Et ils s’en vont.
Il y a là trois ou quatre autres clients, un serveur. Quelqu’un entend l’un d’entre eux grommeler entre ses dents : “Je vais revenir avec mon flingue”.
Mais, à vrai dire, personne ne peut prendre une telle menace au sérieux. Et pourtant….
Une balle de 22 long rifle
Dix minutes, un quart d’heure, s’étaient écoulés le temps pour Christian Julien, 20 ans, sans profession, d’aller chez lui à Olivet chercher sa 22 long rifle lorsque s’ouvrait à nouveau la porte du café. Un homme tenait la porte, l’autre (Julien) épau- lait une carabine et mettait en joue le gérant, M. Duchesne. “Qui c’est qui fait la loi maintenant”, s’écriait Julien.
Nullement décontenancé, faisant preuve d’un courage certain M. Louis Dambrosio s’approche de l’homme armé. La carabine est alors braquée sur lui. Il veut la détourner et s’empare du ca- non. Au même moment un coup de feu claque. C’est Julien qui a tiré et qui prend maintenant la fuite à toutes jambes, vers la voiture stationnée à proximité tous feux éteints avec les deux autres à l’intérieur.
M. Dambrosio ne s’écroule pas tout de suite, il s’appuie au comptoir. Il a été touché au côté droit. Il mourra dans l’ambulance, des suites d’une hémorragie interne.
Chasse à l’homme
Il est minuit passée lorsque le commissaire Quantin et la brigade criminelle de la Sûreté urbaine, procèdent aux premières constatations et engagent une formidable chasse à l’homme.
A dire vrai les indices sont minces. Seul un témoin a cru reconnaître la fille. C’est Brigitte Baschoux, 19 ans, demeurant chez des amis à St-Jean-le- Blanc. Toute la nuit des « plan- ques » successives sont organisées. A 8 h. du matin elle est arrêtée avec son ami Joachim Alonso, 22 ans, sans profession, demeurant à Orléans-La Source, propriétaire de la voiture, une vieille Ford Taunus délabrée.
Les deux autres sont rapidement identifiés. C’est Henri Hermelin, 22 ans, peintre en bâtiment, demeurant à Olivet, qui sera arrêté à son tour à 14 h., à son lieu de travail à Chanteau. C’est Christian Julien, mais lui, demeure introuvable. Tout comme sa carabine qu’il a su garder avec lui. Pour quel usage? Les forces de police se méfient. Aussi est-ce avec tout le matériel d’assaut qu’elles cer- nent successivement les quartiers où il est susceptible de se ca- cher boulevard de Québec, à La Source, à St-Marceau, à St- Jean-le-Blanc.
Hier soir, il défiait encore les policiers à ses trousses. À l’heure où une famille affligée pleure celui qu’elle a perdu dans un café fermé “pour cause de deuil”, on pense que son arrestation n’est plus qu’une question d’heures.

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