Compilation LP (Skydog – SGSC 0018, avec insert) octobre 1978
- A01/ Rockin’Rebels « Water wheel »
- A02/ Pura Vida (Bijou) « The last night »
- A03/ Electric Callas « Kill me two times »
- A04/ Calcinator « Électrifié »
- A05/ Asphalt Jungle « Money (de Berry Gordy) »
- B01/ Dogs « Here comes my baby »
- B02/ Kalfon Rock Chaud « Camion »
- B03/ Contrôle « Dépression »
- B04/ Lou’s « Back in the street »
- B04/ Scooters (Starshooter) « Hygiène (d’après « Sweet Jane » de Lou Reed) »
A l’initiative de Zermati, illustré par Loulou Picasso de Bazooka, cette compilation sur Skydog Record est comme un petit cadeau d’anniversaire du festival de Mont-de-Marsan. On y retrouve, en effet, un grand nombre de musiciens qui participèrent l’été dernier au dit festival : Asphalt Jungle, les Lou’s Bijou et Electric Callas. Une bouffée d’air frais pour les nostalgiques de la Belle Époque, je dis bien air frais, car en un an, les groupes se sont assainis, technique, son et humour ont suivi. Ainsi, Electric Callas, groupe lyonnais qui s’enlise hélas, toujours plus dans un underground sans promesse, nous offre un morceau original: "Kill me two times", nasillement des instruments et de la voix sur un rythme répétitif que l’on écoute sans lassitude. Asphalt Jungle reste aussi brut, brouillé, brouillon et spontané que la légende nous l'enseigne, d’autant plus qu’il s’agit ici avec " Money", d’un morceau live. La voix d’Eudeline dégueule des paroles indistinctes qui vous brulent les oreilles et le cœur. Un bon cru Eudeline at Ricki pour les amateurs de vin aigre. Mais ce sont les Lou’s qui nous surprendront le plus, si vous garder le souvenir d’un de leur concert, quel qu’il soit, ou la sono merde systématiquement, et ou les quatre filles hurlent leur agressivité a la face du public décontenancé. "Back in the street" est un morceau très bien composé sur une voix qui se détache parfaitement. Peut-être le meilleur titre de la compilation. Quant a Bijou, ils se jouent de nous: ce ne sont pas la nos trois vieux garçons en costume qui s’adonnent au chant, a la danse et aux bas noirs de Carole, mais le trio Pura Vida qui ignorait encore tout du talent de J. William Thoury (leur parolier, compositeur, homme a tout faire) et n’interprétaient que des instrumentaux. Jean-William, revient-nous vite ! Eté 1977: Mont-de-Marsan célébrait l’apothéose du Punk et la mort de Presley. Été 1978 : sous un même deuil, les antagonismes s’estompent: mes Rockin’ Rebelles, la banane gobinée, le vieux cuir luisant et le rocabilie dans la peau se frottent aux sillons des punks, sur une même compilation ! Dommage que ce ne soit la qu’un avant-gout des Rockin’Rebelles. Quant a Calcinator, Contrôle, Dogs et Kalfon Rock Chaud, ça passe comme une tisane bien chaude qui soulage votre angine. J’oubliais les Scooters qui giclent avec "Hygiène" à la fin de la compilation, un grand jet de javel a l’usage des maniaques du microbe. "Quand je vais au drugstore acheter des magazines Je n’oublie jamais d’apporter des gants Pour tripoter les livres C’est pas par maniaquerie ni pour faire l’élégant C’est simplement parce que j’ai peur Des microbes virulents". Qui sont ces Scooters ? Un chroniqueur bien averti nous conte leur trop courte vie sur un dépliant rouge et plat glissé à l’intérieur de la pochette : "Groupe de Junkies lyonnais, Scooters connut une trop courte existence et enregistra cette unique reprise de Louis Raide avant de disparaitre prématurément dans un accident, écrasé par un 35 tonnes! Ce titre est donc dédié à la mémoire de Kenny Basquet (chant) Philippe Lavery (batterie) Jelly (guitare) et Donald (basse). A vous d’inventer la suite ! Vu de l’extérieur comme de l’intérieur, Skydog Commando est avant tout un disque pour collectors: Bazzoka-Punk-Rock qui s’inscrit dans l’aventure rock en France. Cherchez bien, vous le trouverez chez les disquaires avertis... Élisabeth D. Rock en Stock n°17
