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Comme Les Anges Déchus De La Planète Saint Michel

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1979.03.29-NRCO.6ADPREb-840x1024 Comme Les Anges Déchus De La Planète Saint Michel
Nouvelle République du Centre (29/03/79) / Collection : Archives départementales 37 / Numérisation par David Euthanasie

LES ANGES DÉCHUS…

Un tout petit périmètre de trottoir autour d’une fontaine… la planète Saint-Michel. Ses occupants : les personnages les plus marginalisés que l’on puisse connaître. Non pas des marginaux plus ou moins bourgeois sur les bords, non pas des autonomes plus ou moins bardés de diplômes et nantis de discours, non pas des professionnels de la casse prêts à tous les embrigadements. Mais de véritables exclus. Plus que paumés, plus que clochards ! Pire que loubards, pire que zonards ! Oui, véritablement anges déchus, pas démons pour un sou, intouchables jusqu’au plus profond de leur misère, de leurs « turpitudes ». Et de leur impasse. Alcoolos, drogués, névrosés, éthérés mais… purs et innocents.

Tels sont Yan dit « La défonce », Mourad « Le bigleux », Flavio « Le farouche », Alain et Denis les jumeaux et puis les autres, tous filmés en direct, sur le vif, comme c’est pas possible et comme certains brusques mouvements de la caméra le révèlent. Caméra au poing mais cœur à la main, Jean Schmidt les a « saisis » comme il les a trouvés (parfois prêts à chouraver !) douze jours durant. Sans le moindre regard voyeur, sans un seul coup d’œil douteux d’ethnologue ou de moralisateur. D’où un film-cri dont on ressort pratiquement muet. Car il n’y a rien à dire après avoir vu ces être-là qui sont malgré tout, malgré eux, malgré nous, signes « des autres » car on se ressemble tous. Et eux aussi ne demandent qu’à rêver, qu’à parler, qu’à exister. Et c’est justement l’immense mérite du cinéaste de leur avoir donné simplement la parole. Et c’est eux qui, avec leurs pauvres mots, des mots que Kafka leur envierait, nous disent tout et nous posent question. Pourquoi des anges déchus.

P. F.

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