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Taxi Girl dans Gig

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Taxi Girl / Photo : BJEP / Collection : New Wave / Numérisation par David Euthanasie

TAXI~GIRL INTERVIEW
Propos recueillis le 20 mars 1980 par Claude Piron

De la IIIe génération du rock français, « TAXI-GIRL » est sûrement le groupe le plus important, celui dont on parle le plus. Pourtant, malgré leur succès on sait peu de choses sur eux. (Il faut dire qu’il cultive le goût du mystère, avec un raffinement génial.) TAXI-GIRL, c’est d’abord et avant toute chose, cinq jeunes parisiens de 20 ans, qui forment le groupe le plus surprenant de l’année. Leur disque vient de sortir chez Pathé-Marconi et crée un événement de taille, puisque « Mannequin » a l’un des leur thème, monte à la surprise générale, dans tous les hit-parades. Claude PIRON, les a rencontrés à Palace, et leur a posé un tas de questions dans les coulisses : le résultat est assez surprenant, lisez, plutôt…

C.P. — Pouvez-vous définir Taxi-Girl en quelques mots ?
T.G. — Taxi-Girl, c’est du Romantic Rock, un dérivé de toutes les modes des années quatre-vingt…

C.P. — Pour vous, le Look est ce que c’est très important ?
T.G. — Oui, c’est très important. L’image que tu as de la musique que tu joues, à la paire de chaussures que tu portes. Le look, ça permet de cerner très vite les autres groupes, et éventuellement de les aimer complètement ou de s’en ficher, ce qui n’est pas normal. On attache une très grande importance à l’adresse, ce sont des ex-cartes plein d’erreurs TRUST… et plus cool, avec un peu de look.

C.P. — Question piège, pouvez-vous parler des autres groupes français ?
T.G. — Pas grand chose à dire, nous ne nous sentons pas proches de quiconque et question affinités… Disons que certains ne nous gênent pas trop — Asphalt Jungle, par exemple — d’autres nous insupportent. On ne se sent pas trop proche d’une scène, ni d’un style particulier. Notre influence essentielle se situe du côté du Velvet Underground. Quant aux groupes français, s’ils veulent dire des choses intéressantes, ils n’ont pas besoin de copier les anglais ou les américains.

C.P. — Le Punk, c’était quoi pour vous ?
T.G. — Des tas de choses importantes à l’époque, qui le sont moins aujourd’hui, la plupart d’entre nous était d’ailleurs au lycée, sauf Alexis, qui à l’âge de 16 ans commençait à se brancher dans des groupes. Le Punk c’était quelque chose de bien, malheureusement c’est déjà de l’histoire…

C.P. — Votre concert le 16 mars dernier, au Pavillon Baltard, avec Europe 1 ne s’est pas très bien passé, parlez-en.
T.G. — C’est vrai, ce n’est pas un très bon souvenir pour nous, mais ce n’est pas grave. L’idée d’Europe 1 était super. Faire un grand festival comme ils ont fait est une entreprise courageuse et intéressante, puisqu’elle a donné sa chance à des groupes divers et permis de jouer devant 3.000 personnes. En plus, les gens qui s’en sont occupés ont été très bien, mais l’organisation n’a pas été facile. Il a fallu louer du matériel et tout ça… ça prend du temps et de l’argent. On a eu des problèmes de sono, de balance, et d’horaire. Notre passage a été retardé à cause du cinéma. On était furieux, alors on s’est cassé, on est rentré à Paris, on a été manger à La Coupole. Où on s’est retrouvés comble de l’horreur à côté de Squeeze, une vraie malédiction. Avec le recul, si c’était à refaire, on recommencerait sans problèmes tout de suite, parce que tout compte fait, c’est une histoire drôle et qui démontre que la vie n’a pas de goût sans sel.

C.P. — Entre vous quels sont les rapports ?
T.G. — C’est une longue amitié, qui fait que nous sommes solidaires les uns des autres. Cette solidarité, nous a donné une force et une confiance qui nous a toujours fait surmonter tous nos problèmes.

C.P. — Comment avez-vous signé dans une maison de disques ?
T.G. — C’est une histoire classique, mais qui l’était à l’envers. Au départ, les gens du disque étaient toujours hésitants soit parce qu’ils aimaient la musique, et qu’ils trouvaient notre univers, nos gueules les fascinaient et ils nous méprisaient totalement. Et puis un jour, on a rencontré Maxime Schmitt, qui dirige CAPITOL FRANCE. Tout de suite il a compris notre état, et ce qu’on voulait, et il nous a signé.

C.P. — Savez-vous combien vous vendez de disques pour le moment ?
T.G. — C’est une question indiscrète et difficile, le disque est sorti depuis à peine une semaine, et on est aux environs de 300 à 400 par jour, ce qui est vraiment bien pour un début.

C.P. — Comment les radios réagissent à votre disque ?
T.G. — Bien, même très bien. De toute façon même avant que les disques sortent, R.T.L. était branché sur nous, surtout Jean-Bernard Hebey. On vient d’entrer dans le Hit Parade d’Europe 1, pour nous c’est une belle classe et c’est irréel…

C.P. — Votre pochette avec la petite fille est belle, quelqu’un a eu une idée d’esthète ?
T.G. — Personne précisément, des tas de gens y ont pensé… Mais on est contents du résultat, c’est super…

C.P. — Il paraît que votre manager, Alexis qui est aussi le plus jeune du groupe, a fondé le groupe ?
T.G. — Il n’a que 20 ans, mais l’expérience d’un mec de 35 ans, il est déchaîné, inventif, c’est un mec qui a la musique et le sens des idées. Mais comme il a un grand cœur, il a décidé de se consacrer à un Dieu vivant.

C.P. — La scène, pour vous c’est quoi ?
T.G. — Taxi-Girl sur scène, c’est un spectacle visuel, un scénario symphonique que le Rock and Roll aurait toujours dû être, d’Eddie Cochran à Kraftwerk.


MAINTENANT VOUS SAVEZ À PEU PRÈS TOUT SUR CE GROUPE DIFFÉRENT DES AUTRES, ET QUI RÉPOND AUX INTERVIEWS EN METTANT TOUT SON HUMOUR, SA FROIDEUR, SA DISTANCE ET SA DÉSINVOLTURE.

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Gig n°5 pub pour Taxi Girl / Collection : Bruno Boussard / Numérisation par David Euthanasie

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