
ETENDEZ-VOUS POUR MIEUX JOUIR

Grand concert de punk-rock à Londres
ETENDEZ-VOUS POUR MIEUX JOUIREn guise de définition, White Flash est la chronique du Rock’n Roll et du Brown Sugar : deux choses fortement liées entre elles puisque s’adressant au même public de teenagers. On y parlera de deals et de connections, de romance et de punkitude, de High Energy Music et de cinéma underground, maïs avant tout de sexe et de drogue qui sont finalement-les deux choses les plus importantes : « When the spike is in my vein and your cock is in my mouth, I realy think like a man ! ».
On vous y parlera de Edie Sedgwick qui faisait du stop, demi-nue et complètement défoncée à l’héroïne, les seins en silicone en l’air avec un regard de zombie à la recherche d’un fix, ou d’un Tuenol (c’est une scène de « Ciao Manhattan » qui sortira dans quelques semaines à Paris.
On vous y parlera de Caroline qui se sentait tellement seule depuis qu’on lui avait enlevé ses enfants : la seule chose qui la rattachait à la vie était la seringue de verre et la cuillère d’argent (c’est le sujet d’une bande dessinée de Barret à paraître dans « Libération »).On vous y parlera…
« Mais silence ! Shuut ! (en portant un doigt perpendiculairement à la commissure des lèvres), disait le petit sucre d’orge,
« étendez-vous pour mieux jouir ! »Un festival de Punk-Rock se déroulera ce lundi 20 septembre au « Club 100 » à Londres. il est organisé par Malcom Mc Laren, manager des Sex Pistol et directeur de la boutique de vêtements : « Sex » à King’s road. Il y aura de nombreux groupes anglais représentant toutes les nouvelles tendances de ce style de musique et une fois n’est pas coutume Un groupe français, les « Stinky Toys ».
Parmi les anglais, un nouveau groupe : « Clash », tout-à-fait dans la lignée des Ramones et autres garages-bands new-yorkais.
Les « Damned » ont été la grande révélation du premier festival Punk Européen de Mont-de-Marsan.
Ils ont tous moins de 22 ans et arborent une coupe de chevaux très courts qui fait fureur outre-manche.
« Damned » s’est constitué, il y a environ deux mois : Mont De Marsan, n’était que leur cinquième concert ensemble, et ils disent : « Si nous étions plus vieux de six mois, nous aurions déjà évincé les Pistols ». Il y a Dave Vanium, un jeune chanteur de dix sept ans aux cheveux gominés et aux ongles peints, Rat Scabies et à la batterie, Bryan James à la guitare et Ray Burns à la basse. ils reprennent : « Help » des Beatles dans une version ultra-rapide : c’est méchant, sec, rythmé, et « Feelin’Allright » où la guitare produit une overdose de sons stoogiens sur-saturée tandis que le chanteur se contorsionne et prend des poses à la iggy : « Aazaah Feeeel’Awwmwwright ! ».Les Sex Pistols sont passés récemment à Paris pour la réouverture du « Chalet du Lac ». Aux dires des habitués, le concert n’était pas exceptionnel et chez eux, à Londres, ils sont meilleurs.
Les Pistols, c’est Johny Botten au chant, Steve Jones à la guitare, Glenn Matiock à la basse et Paul Cook à la batterie. Ce sont des teenagers de Shepherds Bush et Finsbury Park à Londres qui déclarent : « Nous haïssons tout ! ». Les titres de leurs morceaux sont directement inspirés de l’univers des Teenagers : « Pretty Vacant », « Submission », « Only Seventeen », « Problems », « No feelings » et ils reprennent volontiers des morceaux des Small Faces, « Substitute » des Who ou « No Fun » de Iggy and the Stooges. Ils sont décidés à ce que cette année soit l’année de la Punkitude, celle des vilains garçons : « Nasty kids ». La scène londonnienne s’engluait dans les planeries cool et il fallait quelque chose pour la réveiller.Le premier disque des « Pistols sera produit par Chris Spedding (qui a joué pendant longtemps avec John Cale et a sorti un merveilleux album-solo chez Rak), et croyez-moi, ça va être une petite bombe dans le milieu du showbiz. Y aura un groupe français à ce festival du club 100. Il s’agit des « Stinky Toys ». Je vous en ai déjà parlé lors du premier concert parisien à la Pizza du Marais et lors de leur concert à Laborde pour Félix Guattary en juillet dernier (encore une fois, les rapports entre le rock et la psychanalyse sont mis en évidence !). Il y a Jacno (19 ans) à la guitare, Elli Medeiros (20 ans) au chant, Oswald (17 ans) à la basse, Bruno (20 ans) à la lead-guitare et Hervé (18 ans) à la batterie.
Eux aussi sont très jeunes et jouent dans un style punk, proche des Pistols et des Hot Rods. Ils font : « Substitute » des Who, « Hang on to Yourself » de David Bowie, « Dancing in’ the streets » des Kinks.
Les Stinky Toys apportent réellement quelque chose dans le rock en France et si vous ne pouvez vous déplacer pour les voir lundi à Londres, ils seront vendredi prochain (24) à minuit et dimanche (26) en milieu d’après-midi au Chalet du Lac à Vincennes.
Je referme mon tube de colle « Airfix » et le sperme a un arrière-goût amer comme la coke quand elle colle au fond de la gorge. Le jour tombe et je termine Flas’on ! Keep’on sniffing glue !Alain « April in Paris » Pacadis.
Rue DE La DECADENCE
Etincelles des désirs qui s’allument comme les clochettes qui tintent pour le couronnement d’un pharaon égyptien. Sur son front resplendit toute la gloire du monde et dans ses yeux, tout le bonheur du monde. Moi aussi j’ai erré des nuits entières à la recherche du Beau. Un temple de marbre dressant ses colonnes dans un ciel limpide et une trirème partant pour un voyage sans fin. Nous nous sommes embarqués pour des îles lointaines : là-bas on ‘trouve la pierre à Blistos qui une fois allumée ne s’éteint jamais et entre les fleurs parfumées glissent de longs serpents paresseux. Pour un sourire de toi, je donnerais tous les trésors de la riche Egypte. Et puis un jour tu m’as quitté pour cette magicienne de l’île de Cythère et je me suis réembarqué : les marins hissaient une voile noire, et j’avais encore soif d’aventures. J’ai été prier Diane à Ephèse et le Faucon à Hiéraconpolis. J’ai demandé au soleil qu’il lave la terre de ses souillures :
« Tu te lèves à l’horizon du ciel, ô Aton qui a créé la vie/ Et tu remplis la terre de ta beauté/ Tu es beau et grand, brillant sur toutes terres,/ Tues le soleil et tu lies les terres pour ton fils aimé./Quand tu te reposes dans l’horizonoccidental/Laterre est dans la nuit, comme dans la mort ». Mais les dieux ont abandonné leurs enfants, car ils ont déshonoré le pays par leurs débauches et par leurs vices, ils se sont vêtus de pourpre, se sont parés d’ornements d’or, se sont allongés les yeux avec du fard et ont érigé des autels à Priape, en se livrant à des attouchements troubles. Peu à peu les mœurs orientales ont corrompu le pays. Il ne restait plus qu’une reine, emmurée seule dans un palais de porphyre, rêvant à ses amours passés. Sur le patio des esclaves jouaient de la harpe et des parfums enivrants brûlaient dans des calices d’’argent. La reine s’est allongée sur sa couche attendant la mort, ce peut être un poison violent ou un aspic, dissimulé dans un panier de figues. ou encore une dague finement ciselée par un très grand artiste. Au loin, les trompettes entonnaient une marche triomphale, mais quand ils arriveraient, tout serait déjà accompli !
Nous sommes repartis vers des rivages nouveaux, partout, les princes barbares nous accueillaient avec munifiscence, pendant les banquets, des filles indigènes dansaient langoureusement, presque nues tandis que nous nous enivrions aux vins de Samos et de Chios ou que nous dégustions les confitures de pavot qui savent si bien émousser les sens. On nous a dit que l’Empereur avait été proscrit et qu’il s’était donné la mort dans sa villa de Capoue, qu’un général oriental s’était fait couronné à sa place. Et puis nous avons franchi l’Hellespont et lorsque nous fûmes en vue des côtes d’’Arcadie un triste spectacle, présage d’événements funestes se déroula devant nos yeux : dans le soleil levant volait un aigle. Soudain, du plus profond du ciel a surgi un faucon : l’aigle aveuglé, déchiqueté est mort en un instant… sans s’être défendu. Le pays était gouverné par un tétrarque, despote qui se vêtait de peaux de bêtes sauvages pour se livrer à ses vices cachés sur des jeunes garçons et des jeunes filles attachés aux portes de son palais. Je me suis lié d’amitié avec un jeune mousse et nous sommes reparti vers l’Est. Nous avons été attaqués par des pirates qui nous ont vendu comme esclaves à un riche marchand de Tyr. Une courtisane nous a remarqué et nous a introduit à la cour du proconsul de Syrie. Il nous a procuré une caravane pour traverser le désert…
(A suivre)Alain « Arma Virumque Cano » Pacadis – Libération du 17/09/1976
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