
Licenciement d’André Cellier
Résumé
21 septembre 1976 – Tours : après le licenciement d’André Cellier, directeur du Centre dramatique municipal depuis cinq ans, une réunion publique organisée salle Jean-Vilar réunit de nombreux participants. Elle conduit à la création d’un comité de soutien au C.D.T. La programmation 1976-77, déjà établie, sera maintenue jusqu’au 31 octobre, date de disparition du Centre. André Cellier annonce son intention de fonder une nouvelle troupe, le Théâtre Libre de Touraine, à partir du 1er novembre, et de présenter un dernier spectacle estampillé C.D.T. en octobre.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 22 septembre 1976 (archives départementales).
Résumé
23 septembre 1976 – Tours : le directeur du Centre dramatique municipal, André Cellier, confirme son licenciement effectif au 31 octobre, ce qui entraîne la disparition du C.D.T. Malgré tout, il prépare un dernier spectacle sous ce sigle. Parallèlement, il annonce la création du Théâtre Libre de Touraine, qui reprendra une partie des activités et spectacles prévus pour la saison 1976-77, dont Les Fusils de la Mère Carrar de Brecht, La Butte de Satory de Pierre Halet et La Maman et le mariage de J.-P. Wenzel. Trois actions en justice sont engagées : devant le Conseil des prud’hommes, le tribunal administratif d’Orléans et la juridiction de Paris.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 23 septembre 1976 (archives départementales).
Résumé
30 septembre 1976 – Tours : un comité de soutien au Centre dramatique municipal et à son directeur André Cellier est officiellement constitué à la suite des réunions publiques tenues salle Jean-Vilar. Le comité dénonce la décision du maire de Tours de supprimer le Festival d’Art dramatique de la place Plumereau et de licencier Cellier sans véritable délibération du conseil municipal. Plusieurs actions sont prévues : tracts, pétition, démarches auprès du conseil municipal et de la Commission des Libertés de l’Assemblée nationale, appel à la presse, organisation d’une soirée artistique à l’Olympia le 18 octobre, et d’une manifestation publique fin octobre.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 30 septembre 1976 (archives départementales).
Résumé
21 octobre 1976 – Tours : le député-maire Jean Royer réaffirme deux certitudes : André Cellier cessera ses fonctions de directeur du Centre dramatique municipal le 31 octobre, mais le C.D.T. continuera. Selon lui, comme pour d’autres institutions culturelles de la ville (Centre Lyrique, Orchestre Symphonique), il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement pour le théâtre. En parallèle, des comédiens, musiciens et écrivains – dont Pierre Halet – réunis à l’Olympia expriment leur indignation face à ce licenciement jugé arbitraire et apportent leur soutien à l’équipe du C.D.T. Dans l’attente, la troupe d’André Cellier présente une rétrospective de pièces montées depuis 1971, comme Mère Courage, La Femme juive, Antigone ou Raison d’être.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 21 octobre 1976 (archives départementales).
Auteur
Pierre Favre
Résumé
26 octobre 1976 – Tours : en réponse aux déclarations du maire Jean Royer, André Cellier réaffirme sa détermination : « Je reste ». Il rappelle que son contrat court jusqu’au 31 octobre et qu’il ne quittera pas le C.D.T. avant cette échéance, tout en dénonçant les fragilités budgétaires et l’argument d’austérité invoqué par la municipalité. Cellier confirme qu’il poursuivra son travail théâtral à Tours, même après la remise des clés, avec le soutien du comité de défense et d’artistes nationaux (Ariane Mnouchkine, T.N.P., T.N.S., Conservatoire national d’art dramatique, etc.). À partir du 27 octobre, une opération “portes ouvertes” est annoncée salle Jean-Vilar : improvisations, lectures, répétitions et spectacles gratuits en continu. Deux rassemblements de soutien sont prévus : le 28 octobre place de la Gare et le 31 octobre salle Jean-Vilar.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 26 octobre 1976 (archives départementales).
Résumé
28 octobre 1976 – Tours : les comédiens du Centre Dramatique lancent l’occupation des locaux de la salle Jean-Vilar, transformés en journées portes ouvertes. La première journée a mêlé animations et ateliers pour enfants (près de soixante-dix participants autour de la pièce Basket Ballad de Yann Pommaux), mais aussi musique, sérigraphie, théâtre et cabaret. L’initiative a trouvé un large écho auprès du public. Le mouvement, qui répond au licenciement d’André Cellier, prend une dimension nationale. En soirée, une manifestation place de la Gare rassemble Tourangeaux, syndicats, étudiants et artistes autour de slogans de soutien, avec une « théâtralisation » inspirée de Brecht (Mère Courage). Le Centre dramatique entend ainsi prolonger la lutte, tout en affirmant sa volonté d’ouverture culturelle.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 28 octobre 1976 (archives départementales).
Résumé
29 octobre 1976 – Tours : à quatre jours du licenciement effectif d’André Cellier, une conférence de presse s’est tenue salle Jean-Vilar, remplie pour l’occasion. Plusieurs grandes figures du théâtre décentralisé étaient présentes pour afficher leur solidarité : Ariane Mnouchkine (Théâtre du Soleil), Michel Bataillon (T.N.P.) et Édith Rapoport (Théâtre de l’Unité). Elles ont expliqué les raisons de leur engagement aux côtés du Centre Dramatique de Tours, avant de participer à un défilé “coloré” rassemblant environ 700 personnes dans les rues. Cette mobilisation visait à dénoncer le licenciement jugé arbitraire de Cellier et à défendre la place de la création théâtrale indépendante en région.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 29 octobre 1976 (archives départementales).
Résumé
29 octobre 1976 – Tours : À quatre jours du licenciement effectif d’André Cellier, directeur du Centre Dramatique de Tours, près de 700 personnes défilent dans les rues de la ville. Le cortège part de la place de la Gare pour rejoindre le Grand Théâtre, avec arrêts symboliques devant certains lieux culturels. Les manifestants brandissent costumes, corbillards, pancartes, flambeaux et slogans, donnant au défilé une dimension à la fois théâtrale et revendicative.
Le mouvement, soutenu par de grandes figures du théâtre décentralisé comme Ariane Mnouchkine (Théâtre du Soleil), Michel Bataillon (T.N.P.) et Édith Rapoport (Théâtre de l’Unité), dénonce un licenciement dont le motif officiel n’a jamais été communiqué.
En parallèle, les locaux de la salle Jean-Vilar sont occupés par les comédiens et ouverts au public, qui peut y assister à des lectures, répétitions et débats. Le climat est tendu, mais les artistes affirment vouloir résister « à l’arbitraire » et défendre la liberté de création.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 29 octobre 1976 (archives départementales).
Résumé
2 novembre 1976 – Tours : Malgré l’occupation de la salle Jean-Vilar par les comédiens du Centre Dramatique de Tours, les activités continuent. La veille, une projection du film de Fellini Juliette des Esprits a réuni le public. Le lendemain, André Cellier et sa troupe répètent publiquement Les fusils de la mère Carrar de Brecht (accès gratuit). Le soir, une représentation autour de la pièce « M. le Député, depuis Tartuffe, la tradition théâtrale française est une tradition de liberté » est programmée, avec des places à prix réduit pour les abonnés et les jeunes.
Le Centre Dramatique, bien qu’officiellement menacé de fermeture, poursuit donc sa lutte par la scène et la culture.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 2 novembre 1976 (archives départementales).
Résumé
9 novembre 1976 – Tours : André Cellier a comparu devant le juge des référés, M. Touzé, à la suite d’une demande d’expulsion des locaux du Centre Dramatique de Tours formulée par le maire Jean Royer.
- L’assignation, remise le 5 novembre, s’appuyait sur le fait que le contrat de Cellier était rompu depuis le 31 octobre, ce qui ferait de lui un occupant sans titre ni droit.
- La défense (Me Lison-Croze) a plaidé la nullité de l’assignation, invoquant la précipitation et l’incompétence du tribunal civil puisque le fond relèverait du tribunal administratif d’Orléans.
- Le juge a reporté sa décision au vendredi 12 novembre à 11h.
- L’inventaire du matériel restant et la question d’une éventuelle « utilisation de fonds publics » compliquaient encore la situation.
L’affaire, très suivie, marque un nouvel épisode judiciaire dans le conflit opposant André Cellier et la municipalité de Tours.
Source
Nouvelle République du Centre-Ouest, 9 novembre 1976 (archives départementales).
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