– 07 au 11/03/78 – Métal Urbain

Flyer (Amelie Rose May)

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

METAL URBAIN
au GIBUS

DE retour de Londres, après une tournée et l'enregistrement d'un
nouveau simple "Paris Maquis", bien accueillis par presse anglaise Comme quoi, de nos jours il n'est plus nécessaire de chanter dans la langue
de Shakespeare, pour recevoir des éloges du marché d'Outre-Manche.
Métal Urbain jouait au Gibus (18, rue du Faubourg du Temple - Paris). J'y
allais par curiosité, les ayant vus deux fois déjà sans conviction, mais les
rosbifs ayant été unanimes quant à leurs prestations...
C'était dans la semaine du 7 au 11 mars. Aux alentours de 01 h 30 les lumières s'éteignent. Leur set démarre aussitôt, tout s'annonce bien pour eux. que ce soit au chant (Claude Panik) ou du côté des guitares (Nancy Luger et Hermann Schwartz) ils ont pris une assurance telle, que je me demandais en moi-même, si c'étaient bien les mêmes qui avaient joué quelques mois plus tôt au Bus Palladium. La basse et la batterie sont remplacées comme d'habitude par un synthétiseur que manipule très bien Eric Débris. Nous eûmes droit à, "Paris Maquis" et "Panik". Pendant que Claude chantait ses morceaux.
J'eus l'impression qu'il les vivait.
Nous eûmes même le plaisir d'entendre un morceau qui parle de nouvelle vague : il sera, je l'espère, très prochainement gravé sur vinyl.

Patrick Renassie (Feeling)
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– 08/12/77 – Johnny Thunders & Heartbreakers, Gasoline (Annulé), Henri Flesh & 1984

Affiche (Tai Luc)

+ Le Bataclan au 50, boulevard Voltaire à Paris (75011)

Voilà où j'étais le jeudi 8 décembre 1977. Alain Kahn & Gazoline ne jouaient plus en première partie et avaient été remplacés par Henri Flesh & 1984. J'ai appris beaucoup plus tard que Jerry Nolan ne participa pas à ce concert comme pousseur de baguettes et que le batteur supplétif ne fut pas un inconnu puisqu'il s'agissait de Terry Chimes! Pensée à Bruno Caruso qui a braillé dans le micro avant le rappel. Vive le Bataclan.

Tai Luc
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– « Festival de Mont- de-Marsan » et « Accélération punk »

Au Vidéostore rue des Grands Augustins à Paris (75)

PUNKS A SAINT-MICHEL En feuilletant un journal de cinéma, je tombe en arrêt devant un titre "Festival de Mont-de-Marsan. Eh oui ! ce cher festival punk des 5 et 6 août dernier. Il n'aura pas fait couler beaucoup d'encre, mais il aura fait gicler des photons vers la caméra de Jean-François Roux dont le film passe en ce moment au vidéostore avec "Accélération Punk".
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– 13/10/77 – Métal Urbain

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Catherine Tardew de Match me téléphone. Elle veut des renseignements pour faire un article sur les punks. Comme je me suis disputé avec Yves aujourd’hui, j’ai l’intention de passer tout de même une bonne soirée. On se retrouve à la Coupole. Il y a Fury qui parle de son magasin, « Survival », et un photographe. Après la Coupole, on passe chez moi pour écouter la maquette de l’album des Stinky Toys. Puis au Gibus pour voir Métal Urbain. Catherine Tardew prend des notes. On va ensuite à une party costumée où il y a beaucoup d’Américains. Les costumes sont extraordinairement réussis : un diable tout vert, une bonne sœur, un punk. C’est l’heure de la Main Bleue, où on rencontre Joël qui nous branche sur une party a Neuilly. Retaxi. Il y a beaucoup de punks : Titus, Blaise et des tas d’autres gens. Il est huit heures du matin. Les gens de Match décident de partir, ils ont assez de renseignements. Joël me raccompagne en moto.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 07/09/77 – Accélération Punk

Vidéostore rue des Grands Augustins à Paris (75)

Mercredi 7 : sortie d' "Accélération Punk, le premier film punk, au Vidéostone. C'est la réunion de plusieurs films, une approche du « monde des Stinky Toys », avec leur concert du théâtre Montparnasse, ainsi que la party chez Nicolas et Charlotte. On voit également la Nuit Punk du Palais des Glaces avec Police, Jam, Wayne County et un film sur le concert des Sex Pistols sur un bateau le jour du Silver Jubilé de la Reine. « Ce film, écrit Ciné-Revue, pénètre avec un réalisme outrancier l'univers des punks actuels, dans des images qu'on n'avait coutume de voir. Robert Glassman, le réalisateur du film, un nouveau Bergman, ne s'est pas contenté de filmer les punks à des concerts, il les a suivis backstage, a assisté a leurs parties, de longs ébats nocturnes noyés dans la bière et la musique la plus défonçante, la plus ravagée, la plus jusqu'auboutisme de l'histoire du rock. »

"Un jeune homme chic" de Alain Pacadis

– 01/07/77 – Guilty Razors et Métal Urbain

+ Le Bus Palladium au 6 Rue Pierre Fontaine à Paris (75009)

Concert de Métal Urbain au Bus Palladium. En première partie, Guilty Razors, un groupe français dont le chanteur imite Iggy Pop. Puis c’est Métal. Ricky Darling est parti, il a été remplacé par les deux frères Boulanger qui s’en tirent pas mal.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

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– 30/06/77 – Stinky Toys

Mariage de Loulou de la Falaise l’île des Lilas au Bois de Boulogne (75016)

Jeudi 30 : le mois se termine "en beauté par la fête pour le mariage de Loulou de la Falaise et de Thadée Klossowski. La tenue de soirée est exigée, d’où la chasse aux smokings pour les garçons et aux robes longues pour les filles. Loulou a une tiare représentant un croissant de lune incrusté de pierres du Rhin et une robe mauve. Il y a Marina Schiano, Paloma Picasso, Bianca Jagger, accompagnée de Joël Le Bon, la princesse Minnie de Beauvau-Craon, Yves Adrien, Tan Giudicelli, Yves Saint-Laurent, Kenzo. Pour arriver sur l’île des Lilas au bois de Boulogne, il faut emprunter un canot à moteur débordant de fleurs. Les Stinky Toys donnent un concert très haut en couleurs. Ils ont bu pas mal de champagne mais ils n’en jouent que mieux. I1 y a Nico qui parle à Ewa Rudling, Philippe Garrel, Edwige en robe longue noire lui découvrant le dos, Fury et Aphrodisia, Isabelle Goldsmith, Karl Lagerfeld, etc. Tout le monde danse jusqu’à 5 heures du matin. On sert du café et les taxis attendent pour regagner Paris. Comme chaque matin, le soleil luit, comme chaque matin, il faut se coucher. Quelle agréable soirée !

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– « Punk party » – 26/06/77

Chez Martine à Paris (75011)

Martine organise une fête dans son grand appartement. Il y a beaucoup de monde : Titus en SS, Blaise en béret, deux punks venus de Londres en costume de chez « Sex », Gary et Bob, Nathalie, Paquitta, Adeline, Marc et les musiciens d’Asphalt Jungle qui vers 2 heures du matin sortent leurs instruments pour jouer. La police survient et embarque tout le monde au poste pour vérification d’identité, mais c’est tout de même assez drôle de se retrouver à vingt chez les flics.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 07/06/77 – Asphalt Jungle

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Plus tard, il doit y avoir Johnny Thunder et les Heartbreakers au Gibus, mais le concert est annulé. A la place Asphalt Jungle. Tout le monde est habillé en punk et Façade fait des photos devant la porte du Gibus. Épingles à nourrice, t-shirts déchirés, vinyl noir, pantalon de cuir, blouson noirs pullulent. L’été punk commence.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 03/06/77 – Métal Urbain

+ Théâtre le Palace au 8, rue du faubourg Montmartre à Paris (75009)

Concert de Métal Urbain au Palace. C’est un peu comme sur leur disque, avec Panik, Lady Coca-Cola, No Fun, Anarchy en France. Ce soir tous les spectateurs sont punks ; il y en a plein de nouveaux que je ne connais pas.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 25/05/77 – Lou’s

+ Théâtre Campagne Première, 19 rue Campagne Première à Paris (75014)

Concert des Lou's au théâtre Campagne Première. C’est le premier groupe de rock entièrement féminin. « On est des loubardes qui jouons du rock », déclare Raphaëlle, la guitariste du groupe. Leur musique fait moins penser aux Pistols qu’aux Rods. Elles alternent des boogies avec des vieux rock’n roll. I1 y a Sacha à la batterie, Raphaëlle Devins à la guitare rythmique, Pamela Popo lead guitar et chant, et Tolim Toto à la basse. C’est un groupe que toutes les filles devraient soutenir, si elles veulent défendre l’idée que le rock n’est pas uniquement une affaire de mecs. Leurs morceaux sont le reflet de leur vie de tous les jours : Born to fornicate ou Sweet juice box, une chanson sur un travesti.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 25/04/77 – Bijou et Tyla Gang (UK)

+ Palais des glaces au 37 faubourg du temple à Paris (75010)

Organisation : Skydog

Le soir, début d’un « Festival Punk » qui durera trois jours, organise par Skydog au Palais des Glaces. Les Stranglers annoncés ne sont pas venus. Ils sont remplacés a la dernière minute par Bijou, trois petits rockers qui veulent faire bouger la scène, Palmer, Philippe et Dynamite. Ils se sont rencontrés en banlieue sud où ils ont toujours habité. Avant de monter sur une scène, ils ont répété pendant plus d’un an, de façon a être parfaitement au point. C’est un groupe « sérieux » dont toutes les autres formations punks, adeptes de la spontanéité, se moquent, a cause de ce désir de «  bien jouer » que des gosses de 17 ans ne peuvent comprendre. Ces trois gars sont sincères et authentiques. Il croient au rock’n roll et ne vivent que par lui. Une musique qui, si elle est impeccable, n’en est pas moins personnelle et qui fait plus penser a Feelgood qu’aux Pistols. Des mecs impulsifs, vivants, parfois fantasques. Beaucoup de compositions personnelles La fille du Père Noël, Danse avec moi, Marie-France, composée pour celle que tout le monde admire, dont tout le monde rêve. Sa blonde chevelure, ses yeux de biche, son corps de star les ont inspirés. Ils ont également tourné un film avec elle qui sortira bientôt sur les écrans parisiens. Ils reprennent une chanson de Dutronc, ainsi qu’un titre de Ronnie Byrd, et ils refont sur scène avec plaisir les grands classiques du rock, Lucille, Little Queenie, Johnny B.Good ou Great Balls of Fire. Pour le rappel, Jean-William Thoury, le manager du groupe, vient jouer de l’harmonica et chanter avec eux. Le public du Palais des Glaces leur accorde un franc succès, bien qu’il soit venu pour les Stranglers. Bijou réussit ta les faire swinguer comme d’habitude. Ensuite, Tyla Gang. Le répertoire du groupe a pas mal changé. Ils ne jouent plus Teenage Head des Flamin’ Groovies qui avait eu du succès à l’Olympia, lorsqu’ils avaient fait la première partie de Lou Reed. Ils ne reprennent plus Knockin’on Heaven’s Door de Bob Dylan. Ils ont de nouvelles compositions personnelles : Texas Chainsaw Massacre (sorti sur Stiff), qui n’a rien a voir avec le morceau des Ramones qui porte le même titre. C’est un rock bien carré qui file à cent à l’heure, comme la pulsation d’une scie électrique. Imaginez une famille de zombies habitant une maison isolée dans la campagne américaine et un bus Volkswagen de hippies qui s’arrête là par hasard. La nuit, des formes monstrueuses, cadavériques, sortent armées d'une tronçonneuse et se précipitent en hurlant sur nos hippies. Imaginez ça transposé en rock et vous aurez une vision de ce qu’est Tyla Gang sur scène. Quand va-t-on se décider à sortir cet extraordinaire film d’horreur de Tobe Hooper en France ? En rappel, Tyla Gang joue les deux morceaux de son 45 tours paru chez Skydog, Suicide Jockey, rythme syncopé du jockey chevauchant un tigre, casaque noire à tête de mort, et Cannons of the Boogie Night. Avec toi je veux danser toute la nuit dans Londres désert, nous irons boire une bière à Knightsbridge. Après le concert, Marc nous invite à dîner au « Cossard », un restaurant des Halles. Il y a tous les gens qui tournent autour de Skydog : Jasques, Bruno, Pierre, Christophe et Capta qui ce soir était roady. On pense a Pierrot qui est en tôle en ce moment, mais heureusement plus pour longtemps.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 11/04/77 – Loose Heart et Project Sign

Archive : Caméléon Records

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

Concert de deux groupes punks au Théâtre Mouffetard. Loose Heart joue une musique de plus en plus sophistiquée. C’est la dernière fois que Pierre, Herve et Pascal jouent en trio. Ils veulent s’adjoindre le concours d’un chanteur, David Rocheline. En ce moment, il y a des répétitions chaque jour, mais rien n’est encore décidé. C’est un peu le concert d’adieu de Loose Heart. Tous les fans sont la : les Stinky Toys, Angel Face, David Rocheline, Anne et Valérie les deux pinséparables. Ensuite, c’est Project Sign, un nouveau nom pour les ex-Painhead. Eux aussi veulent splitter. Ils jouent quelques morceaux et sont aussitôt arrêtés par le directeur de la salle qui déclare que les amplis sont trop forts et que les voisins se plaignent du bruit. En fait, il y a déjà eu des plaintes dans l’après-midi, pendant les essais de son, les flics ont dressé un P.V. pour tapage diurne a Pierre, considéré comme le responsable du groupe. Il n’y aura plus de concerts de rock au_ Théâtre Mouffetard. C’est ainsi que se termine la vie de deux groupes punks français, dans la tristesse et la désolation. Après le concert, on va tous boire un verre a un café de la place de la Contrescarpe. Il y ales Toys, Angel Face, Zozo, Valérie, Chris Dust, etc. Comme on n’a pas assez d’argent pour payer, on se fait poursuivre par les garçons.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 26/03/77 – Asphalt Jungle et les Bastards

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Les Bastards jouent au Gibus. Ce sont de vrais loulous de banlieues, mais ils sont très intéressés par ce qui se passe chez les punks, sans être punks eux-mêmes. Malo est très fier de sa télécaster en plexiglass. Le chanteur a une voix pas mal. C’est la première fois qu’ils passent sur scène mais je crois que s’ils continuent dans ce sens, ça peut marcher pour eux. Ils jouent très bien et quand ils font une reprise, on la reconnaît des les premiers accords. Ensuite, comme chaque soir, c’est Asphalt Jungle. Eudeline est encore plus saoul que d’habitude. Il titube en hurlant : « Maman, c’est pas moi qui ai cassé la télé. » Aujourd’hui, i1 se lance dans une reprise de I’m waiting for my man de Lou Reed. Le nouveau bassiste est bon et donne plus d’assise au groupe. De toute façon, ils ont un look très punk.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 25/03/77 – Asphalt Jungle et Man Ray

Archive : Caméléon Records

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Le soir nous allons tous au Gibus pour voir Man Ray. Lenny Kaye pense que c’est le meilleur groupe punk qu’il connaisse. A la fin de leur set, Jean-Louis, dit Hermann, balance sa guitare par terre et fait le salut nazi. Le public est très impressionné.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 23/03/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Métal Urbain et Asphalt Jungle rejouent au Gibus. J’aime de plus en plus le groupe de Patrick, beaucoup de franchise, d’authenticité. Même si la musique n’est pas toujours ce qu’elle devrait être, on sent qu’il y a quelque chose de vrai dans ce groupe. Ils ont change de bassiste depuis cette semaine : le nouveau, Pierre Jean, a joué avant avec Alain Kan. C’est un gosse des banlieues et la première chose qu’il a demandé a Patrick était de lui couper les cheveux.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 22/03/77 – Asphalt Jungle et Métal Urbain

+ Le Gibus au 18, rue du Faubourg du Temple à Paris (75011)

Cette semaine va être marquée par un festival punk au Gibus. Il y aura chaque jour Asphalt Jungle qui prêtera son matériel a un groupe différent. Aujourd’hui c’est Métal Urbain. Les concerts punks sont de plus en plus nombreux. Le punk prendrait-il en France ?

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 21/03/77 – Asphalt Jungle, Man Ray et Kalfon Rock Chaud

Archive : Suzy

+ Théâtre Oblique, 76 rue de la Roquette à Paris (75011)

Lundi 21 : il y a un concert de Man Ray et d’Asphalt Jungle au Théâtre Oblique. Les autres jours de la semaine, Patrick Eudeline et son groupe interprètent un prologue pour Les Bonnes de Jean Genet. Aujourd’hui, le théâtre fait relâche et leur prête la salle pour un concert punk. J’arrive avec Marie-France et Orla qui font relâche au Nashville aujourd’hui aussi. Orla s’est mise une épingle a nourrice dans l’oreille : « J ’aime bien toutes ces punkeries ! » dit-elle en riant. Le concert se termine par un show improvisé de Jean-Pierre Kalfon et son groupe Roc Chaud. Après le concert, je rencontre mon ami Dartagnan qui m’accompagne chez Marie-France ou nous terminons la soirée avec Jean-Louis qui, malheureusement, doit se coucher tôt car il travaille le lendemain matin.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »

– 14/03/77 – Angel Dust et Bitch

Archive : Caméléon Records

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

12 frs

Suite du concert punk au théâtre Mouffelard avec Bitch, un groupe de banlieue que personne ne connaît et dont c’est la première apparition sur scène. Le son est assez stonien mais le chanteur n’est pas mal. S’ils se coupent un peu les cheveux, ils seront bientôt punks. Angel Face a changé son nom en Angel Dust sur les conseils de François Wimille. L’angel dust est un hallucinogène très fort qu’on trouve principalement a Berkeley. Henri Flesh se contorsionne sur scène en éructant les paroles de Thanks Lou for vicious. Dans la salle, le public est nettement plus chic qu’hier. Djemila s’est habillée en punk, Serge Kruger l’accompagne. Il y a Marie-Hélène qui est amoureuse folle de Henri et François Wimille qui est amoureux de Capta. Moi, je suis encore amoureux de Dinah et Jacno aime toujours Elli. Après le concert, tout le monde va au café, « Le Zimmer », place du Châtelet. On boit beaucoup et on fait un peu de scandale. Il faut bien que punk se passe. Marie-Hélène embrasse Djemila sur la bouche sous les regards effarés du serveur. Les gens du Vidéostone ne nous ont pas quittés de la journée et ils filment dans le café, ce qui a l’air de faire plaisir au patron. Dinah commence à violer Henri Flesh sur les marches de l’escalier qui descend aux toilettes. Puis nous allons tous chez Philippe Morillon qui fronce les sourcils en voyant son appartement ainsi envahi. Jacno sirote de la bière, Dinah danse sur les rythmes discos en montrant ses seins dont elle est très fière. Moi, je me suis endormi sur un divan à cause des mandrax que j’ai avalés.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 13/03/77 – Métal Urbain, Asphalt Jungle, Contingent Anonyme et Man Ray

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

Il y a un concert punk avec des groupes français au théâtre Mouffetard. Une centaine de punks se pressent ce dimanche après-midi pour voir les groupes dont tout le monde parle en ce moment. Métal Urbain allie deux synthétiseurs, Eric Débris et le très sympathique Jean-Pierre Zinc, un guitariste, Ricky Darling, et un chanteur, Clode Panik. Ils sont très influences par les Pistols et jouent une reprise en français de Anarchy in the U .K., intitulée Anarchie en France. Leur reprise de No Fun des Stooges est également très étonnante. Et puis c’est Panik, une histoire de carburateur flippé et de chasse gardée, Lady Coca-Cola, ou la sexualité revisitée par les punks. C’est celui des groupes français qui a le son le plus original. Personne (sauf Suicide a New York) n’avait encore exploité les possibilités rock’n rolliennes du synthé. Puis joue Man Ray, le groupe de Herman Boulanger, avec Joe Ness, Andy Simsolo et Anne. C’est un vrai groupe punk : guitare sursaturée, larsen a n’en plus finir, cris et gémissements. Leurs morceaux sont hyperviolents, mais je ne crois pas que ce groupe ait un avenir commercial. Contingent Anonyme a également une chanteuse, Miss O.D. Elle porte un blouson de cuir et une casquette de SS en plastique. I1 y a Nancy Boulanger à la guitare, Telegram Sam à la led-guitar et Zip Zinc à la batterie. Le groupe fait une reprise speedée de I wanna be your dog. Enfin, pour clore l’après-midi Asphalt Jungle et Patrick Eudeline se lancent dans un show ou la violence alterne avec la passion. Il est tard, le concert se termine et mes oreilles bourdonnent à n’en plus finir : gimme another shoot of punk rock, please baby...

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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