Corbeaux du Reichstag – Euthanasie pour les vieux rockeurs

– 08/11/84 – Les Maitres, Emergency et les Corbeaux du Reichstag

+ MJC Aliénor à Poitiers (86)

Organisation : A.M.P. – 30 frs

NOVEMBRE 1984: A.M.P. organise un concert à Poitiers, avec dans l'ordre "Emergency", groupe local Clasheux "Les
Maitres", cold-wave parisienne et nous. On est reçu très amicalement. La sono est grosse. Le backstage grouille de musiciens, on discute, on boit. Le concert des Maîtres est impressionnant. Dans le noir, la voix est superbe, intériorisée, frissonnante. Ce qui va se passer pendant notre concert est l'inverse: l'extériorisation extrême. Pogo de 30 teenagers. Numéro 6 et D.Coyotte jouent dans le public. Numéro 6 éventre un coussin. Sami crie, crie, crie… A la fin on a le sentiment vague d'une chose forte, on a l'impression d'une explosion.
On a gagné 1800 F., du plaisir et quelques fans. C'est également le concert qui consolide définitivement le groupe. Le répertoire est en constante évolution. Les morceaux sont plus techniques. Une vidéo est en préparation.
La marginalité essaie de se faire originalité. La potentialité est connue. Le plaisir n'est plus dans l'expression de nos individualités, mais dans l'expression du groupe.
Le message s'il est, est triste, beau, vague. Nous proclamons nos visions. Le message ne sert à rien. C'est la sensation qui compte… Le message est idée, culturel, inutile. L'émotion suffit… sur un lit maculé de cynique. Dire et répandre les choses vagues de sa vie…
Comme des idiots… inutiles c'est sur .L'expression de notre vérité. Les fantasmes et les hantises…Un nihilisme mental. Plutôt s'enfermer dans les stéréotypes éthérés que dans un système réfléchi… L'instinct des
sens et des sons…Sans se dire.

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– ??/07/84 – Anoxie et les Corbeaux du Reichstag

Saint-Amand-de-Coly (24)

JUILLET 1984: Concert à Saint-Amand de Coly, à 200 km. de Bordeaux, avec contrat. Cette date marque une nouvelle étape dans notre "curiculum-vitae". 15OO F. de cachet, hébergés et nourris. Le cadre est superbe; dans la Dordogne, un petit village pittoresque. On joue dans la cours d'une école. Une dizaine de copains nous accompagne. On passe la journée entre la balance, la bière et les rues du village. L'ambiance est détendue. Un groupe fait notre première partie: Anoxie (Jazz-rock planant, variété); quelques frictions pendant le dîner. Le public commence à arriver. Beaucoup de babas qui s'assoient par terre. Quelques punks. Anoxie joue sa soupe; longtemps, longtemps… On est
prêt, prêt à exploser, envie intense de jouer avec l'électricité. Le chanteur d'Anoxie, qui devait nous servir de sonorisateur, se tire. On insulte Anoxie. Tension. On joue, écorché vif. Numéro 6 saute partout, se ballade dans le public. Pogo. On termine épuisés.

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– 16/06/84 – Banzaï 4, les Corbeaux du Reichstag, les Exilés et Bérurier Noir

+ AGEB à Bordeaux (33)

Organisation : A.G.E.B. – 20 frs – 150 personnes

TROIS GROUPES de Bordeaux à l'affiche et des invités parisiens. Le centre ville brûlera-t-il ?
Tout le monde ici connaît Jean-René. ce personnage qui fit partie d'On Est Pas Des Sauvages" à ses débuts. qui fonda le premier "Hello Happy Tax Payers" et continue à écrire dans la seconde formule du fanzine. Radio-Man, il anime une émission destroy et cold, "Vague de Froid". On le verra sur scène aujourd’hui, avec Banzaï 4. Guitare, basse et boîte à rythme : du "bruit punk", dixit le garçon en noir.
Egalement à l’affiche :
Les Exilés : rock'n'roll à la Saints-Hearbreakers. Mur du son et défonce scénique. Leur premier vrai concert en ville.
Les Corbeaux du Reichstag : depuis un récent tremplin, leur punk flippé semble devenu plus… physique. Pour l'inspiration teen-age et révoltée.
Bérurier Noir : en vedette.
Ceux qui les ont déjà vus en banlieue ou à Bordeaux en ont parlé et leur concert est attendu. François. chanteur guerrier, et Loran, à la guitare-tronçonneuse. accompagnés d'une boite à rythmes jouent un rock théâtral et dérangeant. Engagé et radicalement dur. Dérisoire aussi.
Cette soirée-événement a été organisée sans moyen grâce à l'A.G.E.B. et à des gens concernés comme Jean-René.
Pour 20 francs, ce concert mérite d'attirer plus de monde que la faune rock habituelle.
A l'approche des mois d'été maudits, qui dira qu'il ne se passe rien ?

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– 04/05/84 – Encore Pire, Le Tax et les Corbeaux du Reichstag

Artigues-près-Bordeaux (33)

Organisation : Eklectrique et Caetera

MAI 1984: Trois répétitions avec "le mage" suffisent à assurer 8 morceaux pour le tremplin d'Artigues, tremplin patronne par la filiale de France Inter a Bordeaux. Tous les ans, ce tremplin promeut un groupe en lui offrant un enregistrement. Récents vainqueurs: Bolton, Les Exemples. On joue en second, après Encore Pire avant Le Tax, groupe qui possède un 45 t. La sono est excellente, on a pas bu, le concert est notre meilleur.
Avec Le Mage à la batterie, on se sent complètement rassuré. On a la pêche, le fun, la technique, l'originalité. C'est un peu la découverte de notre potentiel; par nous et par le public, qui applaudit. Au milieu du gig, D.Coyotte casse une corde, Le Mage casse sa grosse caisse et sami le pied de micro. Numéro 6 meuble 10 minutes. On finit avec "Vieille Europe". Ce dernier morceau devient pour tous la représentation, le symbole de ce concert. Un instant beau et douloureux. Le jury composé de "personnalités rock Bordelaises" a apprécié mais préfère proclamer vaingueur Le Tax, groupe rock par excellence. Ce soir nous marque
comme une étape importante de l'évolution du groupe. Tout ce qui va suivre aura un peu le gout d'Artigues. Sensations de jouissance musicale. Sécurité technique, Concerts moins alcoolisés.
Juste après Artigues, on répète intensivement, en passant des heures à travailler les mêmes morceaux; Le Mage apporte une méthode de travaille et un sens du travail qui rendront nos morceaux plus carrés, moins anarchiques.

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– ??/02/84 – Les Corbeaux du Reichstag

+ Le Luxor au 292, rue Judaïque à Bordeaux (33)

En Février, on rejoue au Luxor. 50 personnes (les concerts débutent désormais à 21 heure). Un soir comme beaucoup d'autres. On gagne un peu d'argent. Fin février, on enregistre 6 titres en studio, en prise directe pour avoir plus de pêche: "Un soir comme beaucoup d'autres", "la passante de la rue Marboeuf", No illusion, "Le pendu", "Ready", "Symptome". Le son est bon; la voix rauque et enfin juste, la guitare accrocheuse. la basse sautillante la batterie simple parfois mais efficace, lourde. Le tout ressemble à de la musik punk. L'aspect "Cold Wave" n’apparaît plus. C'est chaud, pêchant, peut-être sans grande originalité…
Pendant un mois, on aménage la cave de D. Coyotte. On a enfin un local à nous.

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– 27/01/84 – Les Corbeaux du Reichstag

Night Club le Ménestrel à Saint-Macaire (33)

JANVIER 1984: Le patron du Sitting Bull nous propose de jouer dans sa boite, à 40 kilomètres de Bordeaux.
L'anarchie au Palace. Le public est très mignon et très distingué. Une dizaine d'iroquois sont venus de Bordeaux. Le disquaire passe "Anarchy in the U.K.", et on commence. La sono économique se révèle désastreuse. Pas de chant. Sami est castré sur scène. On sympathise avec les punks. On fout le bordel après le concert. L'organisateur nous arnaque. On part se reposer à Royan.

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– ??/12/83 – Les Corbeaux du Reichstag

Dans les marais à Ludon-Médoc (33)

DECEMBRE 1983: On organise nous même un concert dans les marais du Médoc, à Ludon, avec 4 groupes.
Tout le monde est détendu, une cinquantaine de personnes dans la salle. On joue plus pour nous que pour les autres. D.Coyotte est saoul, Sami jette tous les spectateurs, Numéro 6 est agressif. On est content de nous; on rentre dans nos frais. Un copain nous a filmé.
Peu après, Jean-Marc qui était dans la salle, nous contacte et devient notre batteur. Il a deux mois de batterie, on est pas complexé. On commence à retravailler tous les morceaux avec la batterie. On en abandonne certains. On en fait d'autres. Sami abandonne progressivement la guitare pour se consacrer au chant. Numéro 6 a fait de grands progrès techniques. La musique est punk, avec la guitare saturée en avant. Notre public devient hérissé.

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« Rassclat n°1 »

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– 08/10/83 – Les Corbeaux du Reichstag

+ Le Luxor au 292, rue Judaïque à Bordeaux (33)

10 frs

OCTOBRE 1983: Apres la séparation de l'été, le groupe n'est plus très soudé. Coyotte découvre la pédale de distorsion. Le 8,concert au Luxor, bar rock de la ville. La salle est pleine à craquer, on est crevé, même pas saoul; les gens, assis, nous regarde fixement, sans bouger. Le concert est monotone, linéaire, sans grand intérêt. Premier rendez-vous important raté (le gratin rock Bordelais était là), ce qui n'améliore pas les relations à l'intérieur du groupe; depuis Septembre, Captain Pute est devenu notre manager. On répète dans la cave du restaurant "le Sitting Bull". Un petit article sur nous est paru dans "New-Wave".

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– ??/06/83 – Les Corbeaux du Reichstag

Castillon-la-Bataille (33)

JUIN 1983: on joue à Castillon, à 40 kilomètres de Bordeaux, sur les bords de la Dordogne En plein air, l’après-midi, une cinquantaine de personnes.
Pastis. Sami croit péter mais chie. On parle au public, on s’arrête au milieu d'un morceau… pour fumer une cigarette. Cinq kids s'éclatent. Les gens rigolent et applaudissent. Fun. On touche 200 F.

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– « Séquence Rock » – 14/05/83

Avec : Les Corbeaux du Reichstag, Action Directe, Hard Zeus, Kicket’s Boys, Geyser, Encore Pire, Rockaïne et Shunt

Sous chapiteau au Taillan (33)

Gratuit

MAI 1983: grâce à Jean-René (du fanzine "Hello Happy Taxpayers"), on enregistre quatre morceaux sur un 4 pistes: "no illusion", "solitudes", "David Coyotte", "la passante de la rue Marboeuf".
Le 14, premier concert "important": un tremplin au Taillan, dans la campagne, sous chapiteau. Il y a du monde,beaucoup de gens venus de Bordeaux.
Six groupes, on passe en dernier, on a le temps de boire; numéro six vomit deux fois. Une banderole annonce chaque groupe; pour nous, juste "les corbeaux" "Du Reichstag" censuré; alors on passe cinq minutes à expliquer qu'on s'appelle "les Corbeaux Du Reichstag". Les gens sifflent. On joue. C'est notre meilleur concert, on s'est pas trop planté. A la fin, un mec vient nous voir, pour une radio. Quelqu'un annonce les résultats du tremplin; sixième les Corbeaux. La foudre éclate une demi seconde plus tard et la grêle tombe; on rigole. On a gagné 100 francs; 5O francs chacun et 10 pour l'essence…

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– ??/04/83 – Apollons Électriques et les Corbeaux du Reichstag

Dans le garage d’une maison à Royan (17)

AVRIL 1983:on part une semaine à Royan. L'océan, l'alcool, tout le matos, une baraque immense pour nous (de vrais gosses ? et alors ! ). On va se saouler sur les rochers, on rentre à quatre heure du mat, on joue, les amplis à fond, on dort toute l’après-midi, on se réveille au pastis, Sami casse les rétros des bagnolles et revient avec un pistolet d'alarme, on se fait virer des boites.
On fait trois concerts dans le garage, avec en première partie les "Apollons Électriques": Sami à la guitare, Stéphane au chant (reprises de Métal-U). Cinq personnes en moyenne, on se plante un peu moins, les gens restent jusqu'à la fin; on parle, on boit… On rentre en Simca à Bordeaux et on refait l'art-cène. On joue avec un groupe de rockabilly. Tous leurs parents sont là; ils jouent une heure, on boit… On s'installe sur scène, tout le monde se barre, on insulte et on joue…

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– ??/03/83 – Les Corbeaux du Reichstag

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MARS 1983: on recommence à l'art-scène. Quatre personnes, on est si saoul qu'on efface tous les rythmes de la boite. On joue 15 morceaux sans boite à rythme. Deux personnes à la fin du concert (les mêmes).

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– 17/02/83 – Les Corbeaux du Reichstag

L’art-scène à Talence (33)

FEVRIER 1983: on a dix morceaux, on va faire un concert. L'art-scène à Talence, ouvert à tout les groupes! On passe quand on veut. On recrute à la sortie du lycée V.Louis, dans la rue… On amène les amplis deux heures à l'avance. On boit. On commence le concert complètement saouls devant dix personnes qui passaient par hasard. Les gens ont peur; à la fin il reste deux personnes. On encule tout le monde…
Pleins de galères; les amplis qui cassent tous les deux jours, la vieille Simca qui faiblit…

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– Les Corbeaux du Reichstag

Bordeaux (33) // Novembre 1982 – ? // Punk

NOVEMBRE 1282: un soir comme beaucoup d'autres.
Sami se retrouve au concert des Dogs, seul, par hasard. David Coyotte est là, seul, par hasard.
"Je suis à Bordeaux depuis 15 jours"; "Tu connais Strychnine?"; "Je joue de la gratte"; "Moi aussi".
Dix jours plus tard dans un grenier à Saint-Sulpice… trois mecs qui font du bruit, punk.
L'alcool, on'sait pas. jouer, on s'en fout, on n'est plus seul, on va tout casser, on va gueuler, on est les meilleurs, on s'appelle les Corbeaux du Reichstag, on emmerde tout le monde, provocation, crachats, alcool, on connait rien, ça sature, tout est si puant, on va jouer, la merde. Les Pistols, Métal Urbain, la révolte. C'est simple. Boite à rythme, Numéro 6 prend la basse, deux guitares (claire et saturée), le micro qui sature, on répète deux fois par semaine; on pense qu'à ça. Les murs de Bordeaux se font dépuceler les bombages partout. Sami garde de sa terminale des dizaines de textes: l'anarchie. Trois accords, des essais de mélodie, nihilisme, anti-rock, musik mélancolik, Sami chante faux; le rock à Bordeaux ça pue, ça pue très fort…
La boite à rythme prend le vieil Hiwatt pour elle toute seule. On essaie deux batteurs. On est pas au niveau. On emmerde les babas. Fuck le disco. Tant pis, on garde la boite.

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