– 11/04/77 – Loose Heart et Project Sign

Archive : Caméléon Records

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

Concert de deux groupes punks au Théâtre Mouffetard. Loose Heart joue une musique de plus en plus sophistiquée. C’est la dernière fois que Pierre, Herve et Pascal jouent en trio. Ils veulent s’adjoindre le concours d’un chanteur, David Rocheline. En ce moment, il y a des répétitions chaque jour, mais rien n’est encore décidé. C’est un peu le concert d’adieu de Loose Heart. Tous les fans sont la : les Stinky Toys, Angel Face, David Rocheline, Anne et Valérie les deux pinséparables. Ensuite, c’est Project Sign, un nouveau nom pour les ex-Painhead. Eux aussi veulent splitter. Ils jouent quelques morceaux et sont aussitôt arrêtés par le directeur de la salle qui déclare que les amplis sont trop forts et que les voisins se plaignent du bruit. En fait, il y a déjà eu des plaintes dans l’après-midi, pendant les essais de son, les flics ont dressé un P.V. pour tapage diurne a Pierre, considéré comme le responsable du groupe. Il n’y aura plus de concerts de rock au_ Théâtre Mouffetard. C’est ainsi que se termine la vie de deux groupes punks français, dans la tristesse et la désolation. Après le concert, on va tous boire un verre a un café de la place de la Contrescarpe. Il y ales Toys, Angel Face, Zozo, Valérie, Chris Dust, etc. Comme on n’a pas assez d’argent pour payer, on se fait poursuivre par les garçons.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 14/03/77 – Angel Dust et Bitch

Archive : Caméléon Records

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

12 frs

Suite du concert punk au théâtre Mouffelard avec Bitch, un groupe de banlieue que personne ne connaît et dont c’est la première apparition sur scène. Le son est assez stonien mais le chanteur n’est pas mal. S’ils se coupent un peu les cheveux, ils seront bientôt punks. Angel Face a changé son nom en Angel Dust sur les conseils de François Wimille. L’angel dust est un hallucinogène très fort qu’on trouve principalement a Berkeley. Henri Flesh se contorsionne sur scène en éructant les paroles de Thanks Lou for vicious. Dans la salle, le public est nettement plus chic qu’hier. Djemila s’est habillée en punk, Serge Kruger l’accompagne. Il y a Marie-Hélène qui est amoureuse folle de Henri et François Wimille qui est amoureux de Capta. Moi, je suis encore amoureux de Dinah et Jacno aime toujours Elli. Après le concert, tout le monde va au café, « Le Zimmer », place du Châtelet. On boit beaucoup et on fait un peu de scandale. Il faut bien que punk se passe. Marie-Hélène embrasse Djemila sur la bouche sous les regards effarés du serveur. Les gens du Vidéostone ne nous ont pas quittés de la journée et ils filment dans le café, ce qui a l’air de faire plaisir au patron. Dinah commence à violer Henri Flesh sur les marches de l’escalier qui descend aux toilettes. Puis nous allons tous chez Philippe Morillon qui fronce les sourcils en voyant son appartement ainsi envahi. Jacno sirote de la bière, Dinah danse sur les rythmes discos en montrant ses seins dont elle est très fière. Moi, je me suis endormi sur un divan à cause des mandrax que j’ai avalés.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 13/03/77 – Métal Urbain, Asphalt Jungle, Contingent Anonyme et Man Ray

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

Il y a un concert punk avec des groupes français au théâtre Mouffetard. Une centaine de punks se pressent ce dimanche après-midi pour voir les groupes dont tout le monde parle en ce moment. Métal Urbain allie deux synthétiseurs, Eric Débris et le très sympathique Jean-Pierre Zinc, un guitariste, Ricky Darling, et un chanteur, Clode Panik. Ils sont très influences par les Pistols et jouent une reprise en français de Anarchy in the U .K., intitulée Anarchie en France. Leur reprise de No Fun des Stooges est également très étonnante. Et puis c’est Panik, une histoire de carburateur flippé et de chasse gardée, Lady Coca-Cola, ou la sexualité revisitée par les punks. C’est celui des groupes français qui a le son le plus original. Personne (sauf Suicide a New York) n’avait encore exploité les possibilités rock’n rolliennes du synthé. Puis joue Man Ray, le groupe de Herman Boulanger, avec Joe Ness, Andy Simsolo et Anne. C’est un vrai groupe punk : guitare sursaturée, larsen a n’en plus finir, cris et gémissements. Leurs morceaux sont hyperviolents, mais je ne crois pas que ce groupe ait un avenir commercial. Contingent Anonyme a également une chanteuse, Miss O.D. Elle porte un blouson de cuir et une casquette de SS en plastique. I1 y a Nancy Boulanger à la guitare, Telegram Sam à la led-guitar et Zip Zinc à la batterie. Le groupe fait une reprise speedée de I wanna be your dog. Enfin, pour clore l’après-midi Asphalt Jungle et Patrick Eudeline se lancent dans un show ou la violence alterne avec la passion. Il est tard, le concert se termine et mes oreilles bourdonnent à n’en plus finir : gimme another shoot of punk rock, please baby...

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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– 31/01/77 – Man Ray et Loose Heart

Archive : Caméléon Records

+ Théâtre Mouffetard au 73 rue Mouffetard à Paris (75005)

12 frs

Concert de Man Ray et Loose Heart au théâtre Mouffetard. C’est l’occasion de voir deux excellents groupes français de la new wave punk. Man Ray, c’est Herman (guitare), Andy Simsolo (guitare), Joe Ness (batterie) et Anne Heynsens (vocal). Des morceaux très forts qui parlent de tous les groupes de la new wave : Clash, Subway Sect, les Pistols, mais aussi une expérience musicale sur le son, qui en sort complètement trituré, amplis sursatures, cris, larsen provoque. En ce moment Loose Heart est complètement branche sur Talking Heads et ça s’entend dans leur musique. Mais je ne peux pas assister au concert, d’autres mondanités m’attendent : c’est en effet aujourd’hui que Valery Giscard d’Estaing inaugure le Centre Georges Pompidou. Une date importante de l’année culturelle.

Alain Pacadis « Un jeune homme chic »
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